Apprentis : travailler, payés une misère, et en plus on nous sucre la retraite !

Un arrêté gouvernemental du 22 janvier prévoit de modifier le calcul des cotisations de retraite des apprentis, en faisant passer le nombre d’heures servant à cotiser pour la retraite de 169 heures de travail par mois aujourd’hui à 151 heures. Cela signifie une perte de deux trimestres de cotisation pour 15% des jeunes apprentis, et une perte de un trimestre pour encore 15%, soit 30% des jeunes apprentis touchés ! Les cotisations retraites des apprentis ne sont pas calculées sur la base du temps de travail ou du salaire réel touché, mais par rapport à une assiette forfaitaire. Les apprentis touchent un salaire limité entre 14 et 70% du SMIC selon leur année d’apprentissage. Par exemple, pour un jeune touchant 14% du SMIC, seul 4% du SMIC par heure de travail servira à alimenter sa retraite. Avec la réforme prévue, les apprentis perdraient 18 heures de cotisation par mois, alors même que le montant de la cotisation est déjà minime !

Favoriser l’apprentissage, vraiment ?

Aujourd’hui, 600 000 jeunes travaillent en alternance, et le gouvernement affiche sa volonté de doubler ce chiffre d’ici 2015. 50 grandes entreprises se sont déjà engagées à développer l’alternance dans les années à venir. D’un coté, Sarkozy annonce vouloir développer l’apprentissage, en expliquant que ce serait la meilleure voie pour trouver un futur emploi. De l’autre, on sucre les retraites des apprentis, ce qui n’est vraiment pas attractif pour s’engager dans cette voie. Cherchez l’erreur. Et tout cela pour économiser 70 millions d’euros. Une somme dérisoire ! Surtout comparé aux 1 milliards d’euros offerts en 2009 aux traders, pour les remercier d’avoir su faire rapporter des bénéfices juteux aux banquiers et aux grands actionnaires.

Salariés, apprentis, tous concernés !

Les conditions de travail sont aujourd’hui tellement dégradées que des jeunes de 30 ou 35 ans souffrent de troubles musculaires ou squelettiques, ne supportent plus d’aller travailler. La plupart des salariés s’arrêtent de travailler avant d’atteindre une retraite à taux plein, car ils sont épuisés par le travail ou parce que leur employeur a jugé qu’ils n’étaient plus rentables. Et maintenant, les apprentis devront travailler un à deux trimestres de plus avant de toucher une misère en fin de carrière ! Sarkozy l’a annoncé, 2010 sera « l’année du grand chantier des retraites », avec le report après 60 ans de l’age légal de départ. Cette réforme se fait uniquement dans l’intérêt des patrons toujours plus exonérés, alors que les travailleurs sont censés travailler jusqu’à la tombe. Nous sommes tous concernés, salariés comme apprentis ! Contre ce gouvernement de combat qui veut détruire tous nos droits, il va falloir réagir tous ensemble. Cela veut dire préparer des maintenant une mobilisation générale pour préserver nos retraites, mais aussi contre la précarité, pour que tous les travailleurs y compris les apprentis et les stagiaires soient au minimum payés au SMIC à 1500 euros.

___Brèves___

Solidarité avec les travailleur-se-s de Haïti

Les dons se multiplient depuis quelques semaines suite au tremblement de terre qui a secoué l’île d’Haïti. Là-bas, les effets de toute catastrophe naturelle sont démultipliés par le contexte de pauvreté et de vulnérabilité : on compte donc des milliers de morts, de blessés et de disparus. Beaucoup de bâtiments publics se sont effondrés, mais ce sont surtout les quartiers populaires, délaissés par l’Etat depuis des décennies, qui ont été touchés. La population est démunie face à la catastrophe qu’a engendré le tremblement de terre, et déjà les capitalistes cherchent à forcer les ouvriers à retourner travailler dans des usines fissurées. Les propriétaires des grands magasins refusent de distribuer des denrées alimentaires de base pour subvenir aux besoins de la population, et lorsque les Haïtiens réquisitionnent de quoi se nourrir, ils sont réprimés et taxés de « pillards » par les médias occidentaux… Pendant ce temps-là, les pays occidentaux – en première ligne la France et les Etats-Unis se livrant à un conflit sans merci pour prendre le contrôle d’Haïti – profitent de l’aide qu’ils prétendent donner pour approfondir la domination, déjà assurée par le poids de la dette. Ils envoient sous prétexte d’aide humanitaire des troupes dans tout le pays. Le peuple haïtien a toujours fait preuve de force et de détermination : il fut d’ailleurs le premier à abolir l’esclavage de manière autonome et durable, lors de la Révolution haïtienne dans les années 1790. Haïti ne doit pas être mise sous tutelle des puissances occidentales et victime d’une nouvelle colonisation. D’ailleurs, la population n’est pas spectatrice de l’intervention internationale, elle s’organise déjà. En formant des comités de quartiers, les Haïtiens s’organisent pour leur survie et pour l’avenir. Exigeons le retrait immédiat des troupes impérialistes, soutenons l’auto-organisation du peuple haïtien !

Esclavagisme Discount

Les salariés de deux magasins Ed à Colombes et Evry en région Parisienne, sont en grève illimitée contre la mise en location-gérance de leur magasin. Ed, filiale du groupe Carrefour,a décidé de mettre en locationgérance plus d’un tiers de ses magasins en 2010 en revendant les salariés avec les meubles. Ceux-ci perdent la plupart de leurs acquis (treizième mois, prime de participation, intéressement etc) et ne font plus partie du groupe Carrefour. Les salariés n’auront plus de délégués du personnel pour les représenter. De plus, les employés n’ont même pas la possibilité de refuser leur transfert ! Pour les diviser, la direction vend magasin par magasin. Dans la première série annoncée se trouvent des magasins qui ne sont pas forcément pris au hasard puisque s’y trouve un délégué syndical CGT et un militant du syndicat SUD venant d’être réintégré après un licenciement injustifié. Faisant déjà face à des conditions de travail exécrables et des salaires au rabais, les salariés sont désormais bradés comme du vulgaire bétail. Les grévistes sont déterminés à mener le combat pour leur réintégration au sein du groupe Carrefour et invitent les autres salariés d’Ed à les rejoindre dans la grève. Pour cela, ils organisent des tournées dans les magasins afin de rencontrer les autres employés et essayer de les convaincre de les rejoindre. Les grévistes tiennent un piquet de grève devant leur magasin, et organisent des collectes de soutien auprès des clients.