Début février, une mobilisation est lancée par les enseignants du 93. D’abord assimilée par les médias à un mouvement portant sur des problèmes de sécurité dans les établissements, on a pu voir que les enseignants se mobilisaient contre les politiques gouvernementales en matière d’éducation. Suppression de postes, réformes Chatel du lycée ou des concours d’enseignants (masterisation)… les revendications marquent une opposition au gouvernement, et une dénonciation des conditions de travail dans les établissements. Le mouvement s’est rapidement étendu, lycées, collèges et mêmes quelques écoles dans le département jusqu’à atteindre plus d’une cinquantaine d’établissements mobilisés à la mi-février, avec 5.000 personnes en manifestation à Paris, le 18 février.

Les lycéens aussi ont suivi le mot d’ordre de mobilisation avec des situations contrastées selon les établissements. Dans les villes, comme Aubervilliers, où la mobilisation est forte chez les enseignants, les lycéens sont peu actifs et se contentent de suivre leurs profs ou rester chez eux. A Pantin, la mobilisation est partie des lycées pro, bloqués par les lycéens, qui vont ensuite débrayer les lycées aux alentours. Cela donne plusieurs centaines de lycéens en manif sauvage dans le département, certains rejoignant ensuite la manifestation des enseignants l’après-midi sur Paris.

Les revendications ? Si le point de départ est la suppression du BEP, cela va bien plus long. Ce qui ressort c’est la conscience de ne pas avoir d’avenir dans cette société, et que l’école ne fait que reproduire les inégalités du système. Face à la mobilisation des lycéens, une forte présence policière et aussi les premières équipes mobiles de sécurité (EMS), mises en place par Hortefeux. On retrouve le même type de dynamique à Saint-Denis, Saint-Ouen ou Montreuil, où des lycéens sont mobilisés. La prochaine étape est d’arriver à coordonner l’action entre les lycéens et travailler à étendre la grève dans les autres départements.