Texte d’orientation locale adopté par le Secteur jeunes Toulousain – Mai 2010

Orientation locale NPA Jeunes

I – Situation politique

Contrairement à ce que nous dit le gouvernement, la crise n’est pas finie. Le gouvernement ne pourra pas indéfiniment injecter des milliards d’euros pour sauver le système. La crise reste devant nous, et l’objectif du gouvernement et des patrons reste le même : nous faire payer pour la crise de leur système. La situation actuelle en Grèce donne des éléments pour mieux comprendre ce que nous prépare la bourgeoisie partout en Europe. Elle est actuellement le laboratoire des attaques contre notre camp social, et le plan d’austérité mis en place par le gouvernement grec sert de test pour tous les gouvernements européens. Le processus de Bologne se poursuit, avec la mise en place des réformes dans les universités et les lycées. Ces réformes, combinées avec le plan jeune de Sarkozy, le livret vert de Hirsh, etc., font de la jeunesse une cible principale du gouvernement et du patronat.

Malgré les conséquences désastreuses de la crise pour les classes populaires, les résistances existent, même si elles ne sont pas à la hauteur des attaques que nous subissons. De Freescale à Sodimatex, en passant par Total ou Philips à Dreux, les luttes dans le secteur de l’industrie se multiplient, principalement suite aux différents plans de licenciement tombés ces derniers mois. Dans le 93, les taux de grévistes chez les profs ont été très importants, parfois jusqu’à 90%. A la SNCF, la grève a paralysé les transports ferroviaires, et les taux de grévistes ont atteint des chiffres importants, notamment dans la région. Dans la jeunesse, nous avons connu une année sans véritable mobilisation massive et nationale, mais la situation n’est pas morose pour autant. Des résistances existent localement, notamment sur les lycées où nous avons eu une place importante quant à la construction de la mobilisation ces derniers mois. Dans les universités, des batailles locales existent, comme celle sur la crèche ou la session de rattrapage au Mirail. Les profs se posent la question de la remontée ou non des maquettes des nouveaux masters, même si la situation n’évoluera que très difficilement sans mobilisation derrière. Chez les jeunes travailleurs, l’année a été ponctuée par des mobilisations chez les travailleurs sociaux en formation, dans les IFSI, ainsi que dans certaines boites comme ED à Paris, Téléperfomance ou Médiapost à Toulouse.

II – Le cadre général de notre intervention

Nous devons continuer à avancer les fondamentaux défendus par notre parti. La contre attaque à la bourgeoisie passera par la construction des grèves. Pour faire véritablement reculer le gouvernement, nous devons lui opposer une confrontation globale, une grève générale. La journée du 23 mars reste une réussite, même si elle est moins importante que les journées du 29 janvier ou du 19 mars l’an dernier. Nous restons confrontés à la stratégie des directions syndicales, qui freinent des quatre fers dans la construction de la convergence des résistances existantes, ou des confrontations à venir, comme celle sur les retraites. Seules la mise en place de cadres de masse et la construction de l’auto-organisation dans les mobilisations permettra de dépasser l’orientation défendue par les bureaucraties syndicales.

Notre intervention politique se décline par une apparition propre dans nos différents secteurs d’intervention (tenir des tables, diffuser des tracts, vendre l’étincelle anticapitaliste, faire des réunions publiques…), et par notre participation dans les différents cadres de masse qui rassemblent plus largement que les révolutionnaires. Ces cadres de masses nous permettent de nous adresser à l’ensemble des étudiants, des lycéens, et des travailleurs. Nous considérons que défendre nos droits et gérer les problèmes les plus quotidiens des jeunes font partie intégrante de notre stratégie pour renverser le capitalisme. Dans les syndicats liés à notre secteur d’intervention, nous défendons une ligne et une orientation combative, que nous élaborons en commun au sein de notre parti. La participation ou la construction de collectifs ou de comités larges (comprenant organisations politiques, syndicats, associations,…) sur des thématiques précises comme la question palestinienne, le processus de Bologne, les retraites, l’écologie, doivent prendre une place importante dans notre activité quotidienne.

III – Nos tâches qui en découlent pour les mois qui arrivent

Ces derniers mois nous avons eu tendance a recentrer notre activité sur des tâches techniques (nombres de tracts distribué par semaine,…), nous étions peu habitués à une situation sans mobilisation nationale et massive, nous avons eu du mal à dégager des perspectives, en prenant en compte les difficultés que traverse le parti et qui nous touchent pleinement. Cependant même si la dernière période a été complexe, les orientations prisent autant nationalement que localement ont été les bonnes : mise en place d’une campagne jeune emploi, cycles de formation transversaux, volonté de maintenir l’unité du secteur jeune. Les difficultés que nous vivons actuellement auraient été plus importantes si nous n’avions pas pris ces décisions là. Ces débats sont aujourd’hui pleinement d’actualité, et la question, par secteur, des objectifs d’implantation, du développement de nos apparitions, des campagnes politiques à mener liés à la situation politique doit se poser.

Au niveau des jeunes travailleurs, nous sommes confrontés à un secteur où seul le NPA et quelques fois la CGT Jeunes intervient et donc à des difficultés d’implantation et de structuration des mobilisations existantes ou potentielles. Néanmoins nous pouvons constater que notre travail porte ses fruits avec une visibilité installée au CFA de Blagnac et encore plus à celui des Arènes. Nous avons réadapté notre apparition au CFA des Arènes axée sur la prise de contacts au delà de la simple propagande. Nous sommes investis dans la lutte des Travailleurs Sociaux en Formation et contre la refonte de la « convention collective 66 », à travers plusieurs camarades. Le comité JT s’axe dans la continuité de ces interventions avec la possibilité de les développer sur d’autres CFA, dans les IFSI, envers des boîtes comme Téléperformance ou le suivi de la situation à Freescale, tout en maintenant notre intervention dans le secteur social. Au niveau du secteur jeune, le comité doit continuer à jouer un rôle considérable dans l’animation de l’activité JT au niveau national, même si nous nous sommes désinvestis de cette tâche dernièrement à cause de difficultés locales. Le comité doit continuer le travail entrepris avec le reste du parti à travers la CILT dans laquelle un ou plusieurs camarades pourraient s’investir prochainement. Au niveau syndical seuls quatre camarades sont syndiqués (3 à la CGT et 1 à Sud). Le débat sur la situation syndicale et l’intervention en leur sein doit également être un de nos axes fondamentaux, guidé par la volonté qu’un maximum de nos camarades se syndiquent.

Au niveau des facs, le syndicalisme représente une part importante de notre activité. Nous y défendons une orientation commune que nous discutons localement au sein de la commission syndicale étudiante. Nous devons tendre également à avoir cette même orientation à l’échelle nationale. A Toulouse, nous militons dans les syndicats de lutte, comme Sud et l’AGET-FSE, car nous considérons que la situation locale le justifie. Cependant, ces structures ne sont pas parfaites. En effet, le résultat des dernières élections universitaires montre que le syndicalisme de lutte ne joue pas pleinement le rôle d’un syndicat de masse, même s’il a une place importante dans le milieu étudiant toulousain. Notre tâche est de faire de ces structures des organisations référentes sur les problèmes quotidiens des étudiants, en replaçant l’aide sociale au centre de nos préoccupations (CROUS, permanences juridiques…). Il faut donc œuvrer à la formation des militants sur ces questions là. Notre but est de nous adresser à l’ensemble des étudiants et non à une minorité déjà convaincue. Nous pensons que la réunification syndicale sera une première étape en vue d’atteindre cet objectif. De plus, nous tendrons renforcer les liens avec l’ensemble des organisations de salariés, condition nécessaire à la construction d’un mouvement d’ensemble victorieux.

A Rangueil, l’état du comité ne permet pas une apparition propre optimale. Cependant, il est nécessaire de maintenir une apparition politique régulière ainsi qu’une intervention syndicale concrète. Au Mirail, nous devons maintenir une apparition politique régulière : distribution de tracts, tenu de table à jour fixe, collage hebdomadaire, … Notre travail d’apparition sur la fac doit se coupler avec l’organisation d’initiatives publiques comme des réunions publiques, des projections\débats, qui ont une place importante dans le recrutement et la diffusion de nos idées. En plus de notre intervention dans Sud, nous devons pouvoir détacher des camarades pour prendre en charge notre participation aux cadres de masses comme RUSF, l’UCJS, ou encore Génération Palestine. Le comité du Mirail est le plus gros comité de la ville, et il doit jouer un rôle important pour l’ensemble de notre activité, en prenant en charge notre apparition sur deux lycées a minima, en suivant la situation sur les IUFM, etc… Le nombre important de militants au sein du comité doit aussi nous a considérer la question de la formation et du suivi des nouveaux camarades comme des tâches d’autant plus importantes.

A l’Arsenal, le comité se composera à la rentrée prochaine de quatre camarades investis de manière régulière dans le parti et dans le syndicat ce qui pourra permettre une construction sereine et efficace. Il faudra maintenir une apparition propre sur la fac ainsi qu’une intervention syndicale effective.

Au niveau des lycées, nous avons eu une place importante dans la construction de la résistance à la réforme Chatel, et dans la structuration de la mobilisation. Nous avons su défendre une orientation dans la lutte, mais nous ne sommes pas arrivés à massifier pour autant. Cependant, un réseau militant est en train de naître même s’il reste à construire. Il faut donc chercher rapidement à accumuler ces nouvelles forces et à structurer un comité fort (réactivation de comités de lutte, rappel des contacts). Pour poursuivre cet objectif, il faut également chercher à sensibiliser sur les batailles à mener, comme par exemple construire une campagne unitaire sur la question des équipes mobiles de sécurité mises en place à Toulouse. Cela passe par l’organisation de réunions publiques, de diffusion de notre matériel, mais également par la sollicitation de nos contacts à participer à nos initiatives.