Motion de la Coordination Nationale Etudiante du Mans, des 23 et 24 octobre 2010, contre la repression et les atteintes aux droits démocratiques

Minoritaire dans le pays, le gouvernement joue sa dernière carte en systématisant la répression à l’encontre des jeunes et des salariés mobilisés contre sa réforme des retraites, impopulaire et massivement contestée. Il s’agit d’une tentative de reprendre la main politiquement et de diviser la jeunesse et les salariés, de faire peur, en s’appuyant notamment sur certains médias qui relaient avec complaisance la propagande gouvernementale.

En réalité, les pressions administratives, ajoutées aux provocations répétées de la police, et parfois de l’extrême-droite, aboutissent à une violation sans précédent des droits démocratiques de grève, d’expression, de manifestation, de réunion et d’organisation.

L’initiative de la violence est en réalité du côté du gouvernement : toute sa politique antisociale, ses déclarations et ses lois racistes, constituent la première des brutalités. Les faits qui se sont déroulés à Montreuil où un jeune lycéen de 16 ans est défiguré à vie suite à un tir de flashball en pleine tête illustre la stratégie de la tension choisie par le pouvoir.

A Lyon, la réponse du gouvernement à la révolte légitime de la jeunesse est l’occupation militaire et policière de la ville, depuis plus d’une semaine. En réduisant le mouvement de la jeunesse à quelques vitrines brisées, le gouvernement veut justifier le piétinement du droit de manifestation, et des actes illégaux comme la séquestration de centaines de manifestants, gazés, fouillés et fichés, sur la Place Bellecour, ce jeudi 21 octobre.

Ces attaques touchent aussi les salariés. A Grandpuits, le déblocage du dépôt de carburant s’est soldé par trois blessés du côté des grévistes. A la base de ces violences, une décision du préfet de Seine et Marne à la demande de Sarkozy, celle-ci étant finalement jugée illégale par le tribunal administratif de Melun. Le gouvernement piétine la loi quand ça l’arrange, son objectif : stopper la mobilisation par tous les moyens.

La Coordination Nationale Etudiante, réunie au Mans le 23 et 24 octobre 2010, exige le respect des libertés démocratiques. Nous condamnons les fermetures administratives d’Université visant à empêcher les étudiants de se réunir et de construire la grève comme les atteintes au droit de réunion dans les lycées. Nous dénonçons les provocations policières répétées : insultes, infiltration dans les cortèges syndicaux, arrestations arbitraires. Nous appelons la jeunesse à s’organiser face à la répression et pour faire respecter ses droits : comités de soutien aux inculpés, diffusion de guides du manifestant, caisses de solidarité, etc. Nous exigeons la libération et l’amnistie immédiate de tous les inculpés du mouvement social.

Nous ne devons pas tomber dans le piège de la division. Nous appelons la population et les organisations attachées aux droits démocratiques à faire bloc contre l’ensemble de ces atteintes aux droits. La répression ne nous fera pas taire mais renforce notre détermination : nous lutterons jusqu’au retrait de la réforme Sarkozy-Woerth sur les retraites !