Au sud comme au nord de la Méditerranée…Pas question de payer la crise des capitalistes !

Cette année, la France préside le G8 et le G20. Ces réunions « informelles » rassemblent les chefs des États les plus riches du monde. Les vieilles puissances (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) dans le G8 et les nouvelles (comme le Brésil, la Chine, l’Inde…) dans le G20.

Ils mondialisent la misère…

Quelques dirigeants se réunissent donc pour décider de la manière dont ils vont nous faire payer la crise de leur système. Il y a bien un lien entre les sommets internationaux (de l’Union européenne, de l’Organisation mondiale du commerce…) et les politiques que nous nous prenons dans la gueule. La casse des diplômes (voir encadré), les privatisations, les coupes budgétaires et les suppressions de postes, les cadeaux fiscaux aux plus riches, le renflouement des banques, le démantèlement du droit du travail… Toutes ces politiques sont menées simultanément par-delà les frontières.

D’ailleurs, la résistance, elle aussi, est internationale. Après la mobilisation en France sur les retraites, ce sont les lycéens et les étudiants en Italie et en Grande-Bretagne qui se sont battus contre les réformes de l’enseignement, la hausse des frais d’inscriptions et les baisses de budget. Puis ce sont les peuples du Portugal, d’Irlande et de l’État espagnol qui ont fait grève et manifesté très massivement contre les plans d’austérité. Enfin, c’est la jeunesse puis tout le peuple de Tunisie qui ont amorcé le soulèvement qui touche le Maghreb et le Moyen-Orient et a déjà fait tomber deux dictateurs…

Mondialisons nos luttes !

Souvent, les médias et les politiciens nous critiquent quand nous menons des luttes. Ils disent que nos voisins des autres pays, eux, sont raisonnables et acceptent les politiques injustes et antisociales de leurs gouvernements. C’est le contraire !

Mais nous avons une faiblesse par rapport aux capitalistes. Nous ne sommes pas, comme eux, organisés à l’échelle internationale. Nos luttes ne sont pas coordonnées. Nous aurions un sacré poids si, tous ensemble, dans tous nos pays, nous faisions la grève le même jour contre les politiques d’austérité. Si, tous ensemble, nous affirmions que nous ne paierons pas une crise qui n’est pas la nôtre. Si nous forcions nos gouvernements à répudier une dette qui ne nous concerne pas… Ce sont les grandes banques qui nous ont plongé dans la catastrophe, et maintenant, c’est à elle qu’il faudrait rembourser du fric ? Comme si cet argent avait été utilisé pour l’Éducation, la santé, les transports, les aides sociales ou la création d’emplois dans le service public ! Quel poids si nous imposions nos revendications à tous les gouvernements, de gauche comme de droite : l’embauche massive dans l’Éducation, et non les suppressions de postes, le partage du temps de travail jusqu’à temps que tout le monde ait un emploi, l’augmentation des salaires en prenant sur les profits…

Non à la division !

Cette unité est possible, et elle fait peur à nos dirigeants. Ils essaient donc de nous diviser et de nous faire penser à autre chose avec leur propagande raciste et xénophobe.

Les banques et les grandes entreprises sont responsables de la crise ? Peut-être, nous dit Guéant, mais parlons plutôt de l’Islam, de la laïcité et de l’immigration !

Ce qu’ont fait les peuples de Tunisie et d’Égypte est exemplaire ? Peut-être, nous dit Juppé, mais faisons attention aux immigrés qui arrivent et allons bombarder un pays qui se trouve juste entre les deux, histoire de surveiller la région !

Quand on légitime la stigmatisation des musulmans, qu’on fait passer de l’espoir à la crainte face aux révolutions dans le monde arabe, qu’on fait porter le chapeau des régressions sociales aux immigrés, c’est le FN qui récolte les fruits ! Cela arrange Sarkozy qui pourra de nouveau faire campagne sur les thématiques de l’extrême droite plutôt que sur les questions sociales. Et cela arrange même le PS ; son programme est le plus à droite qu’il ait jamais produit pour une présidentielle. Son candidat risque d’être le patron du FMI, celui qui impose les politiques d’austérité dans le monde entier. Mais il essaiera de nous faire voter pour lui au nom du « vote utile » et de la peur, légitime, du FN.

Ce sont pourtant les politiques antisociales qui font le lit des racistes ! Pour lutter contre l’extrême droite, il ne faut pas attendre 2012, mais lutter dès maintenant pour améliorer nos conditions de vie. Et ça, nous ne pourrons le faire que tous ensemble, jeunes, chômeurs, salariés, français ou immigrés, hommes ou femmes…

En menant nos bagarres à l’échelle internationale, nous parviendrons à changer radicalement tout le fonctionnement de la société, à construire un système tourné vers la justice sociales, la satisfaction des besoins de tous, le respect de l’environnement, contrôlé par ceux et celles qui produisent les richesses et non par une minorité motivée par ses seuls profits. Les manifestations comme celles contre le G8 en mai et le G20 en novembre sont des petits pas pour la construction de cette unité internationale.

MANIFESTATION SAMEDI 21 MAI AU HAVRE

Suivie d’un meeting-concert le samedi soir et d’une assemblée générale du mouvement social le dimanche

Pour participer, prenez contact avec le NPA !

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G8 des universités

Les réformes en cours en France sont liées à un processus européen ouvert à la fin des années 90 lors d’un sommet à Bologne (Italie). Le processus de Bologne consistait avant tout à « harmoniser » les diplômes européens, d’où le système dit LMD (licence-master-doctorat). En fait, il s’est agit, partout, de remplacer les diplômes nationaux par un système de points (les crédits ECTS). Il n’y a donc plus d’exigence de contenu pour un diplôme. D’une fac à l’autre, et en fonction des moyens de chaque établissement, le nombre d’heures de cours n’est pas le même, les modalités de contrôle non plus… Et donc la valeur d’une même licence devient différente selon l’endroit où on l’a passée.

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Le processus de Bologne réactualisé a systématisé les idées d’autonomie financière des établissements, de gestion manageriale, de concurrence…

Du 5 au 7 mai, un « G8 des universités » était prévu à Dijon. Un sommet de présidents de fac et d’entrepreneurs sous la houlette de Valérie Pécresse pour discuter du lien entre l’enseignement supérieur et les entreprises… Deux semaines avant l’échéance, la mairie de Dijon (PS) a fait le forcing pour que le sommet soit annulé, de peur des débordements liés à la tenue d’un contre-sommet !

Tant mieux ! Mais de notre côté, il y a toujours un enjeu à coordonner nos luttes contre la casse de l’Éducation. Jusqu’à présent, elles s’enchaînent d’un pays à l’autre (mobilisations britannique et italienne juste après celle sur les retraites en France fin 2010, suivies du soulèvement de la jeunesse en Tunisie et dans le monde arabe). Il est temps de construire un mouvement de résistances synchronisées !

Le contre-sommet de l’Éducation et de la recherche (ateliers, débats, assemblée générale internationale) sera donc maintenu. Pour participer, prenez contact avec le NPA ou auprès du collectif d’organisation : g8univ@gmail.com !

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Nucléaire : ne laissons pas les capitalistes jouer avec nos vies !

Après la catastrophe de Fukushima, le débat sur la sortie du nucléaire est plus que jamais d’actualité. Et plus que jamais, le lobby du nucléaire nous affirme qu’il n’y a aucun danger en France et qu’il n’y a pas d’autre solution pour couvrir nos besoins.

La catastrophe ne se serait peut-être pas produite si la plus grosse entreprise privée électrique du monde, Tokyo Electric Power (1,19 milliard d’euros de bénéfices pour 2009), n’avait pas installé des centrales nucléaires dans une des zones les plus sismiques. Rien n’a été fait pour renforcer la protection, alors que des accidents avaient déjà eu lieu après un séisme en 2007.

Malgré ses dangers, dans l’économie capitaliste mondialisée, le nucléaire est un marché comme un autre. Pour faire toujours plus de profits, il faut réduire les coûts : en délaissant la sécurité ou en utilisant la sous-traitance. En France, trente-quatre des cinquante-huit réacteurs ne respectent pas les normes sismiques de références d’EDF. La première chose à faire serait peut-être de mettre la production énergétique sous le contrôle de la population. De renationaliser EDF et Areva…

Mais même avec toutes ces mesures, il n’y aura jamais de nucléaire « sûr » ! C’est à la population, à celles et ceux qui font tourner l’économie, aux jeunes qui ont toute leur vie à construire dans ce monde, de décider des choix énergétiques. Il faut confisquer les milliards de bénéfices de ces grands groupes, réorienter la production en fonction des besoins réels des populations et entamer, dès maintenant, une sortie planifiée du nucléaire !

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Une semaine de fête et de politique

Du 24 au 30 juillet, se tiendront les Rencontres internationales de jeunes (RIJ). Comme chaque année depuis plus de vingt-cinq ans, des centaines de militant-e-s anticapitalistes du monde entier se retrouveront pour une semaine de débats, d’échanges, de meetings et de concerts dans le sud de la France.

Les médias, internet, nous permettent de savoir ce qu’il se passe ailleurs… Mais on ne comprend jamais aussi bien la situation politique d’un pays qu’en discutant avec ceux qui y vivent et agissent pour y faire changer les choses. Cette année, outre les militant-e-s de toute l’Europe qui ont participé aux luttes du premier semestre, nous aurons le plaisir d’accueillir des délégations de Tunisie, d’Égypte, du Maroc, d’Algérie…

Pour plus d’informations ou pour s’inscrire, n’hésitez pas à prendre contact avec le NPA !