À la rentrée refusons de payer la crise et lançons la campagne du NPA dans la jeunesse

Résolution adoptée par le Secrétariat National Jeune du NPA les 10 et 11 septembre 2011

I. Situation politique

Depuis le début du semestre, une nouvelle phase de la crise du capitalisme s’enclenche : celle de la dette publique. Cette situation est la continuité de la crise globale du système que nous connaissons depuis 2008. Elle confirme que le plus gros de la crise est encore devant nous, tant en termes d’attaques des classes dirigeante que de confrontations de classes importantes qui pourront en émerger.

Elle nous conforte dans la prévision que la situation de quasi-faillite des États grec et portugais, s’apprête à frapper les États espagnol et italien. Des pays de la périphérie de l’Europe, la crise s’étend aux pays du centre. Aujourd’hui c’est la capacité de la France à rembourser sa dette qui est mise en doute par les agences de notation internationales. On s’attend donc à une nouvelle récession économique et à des réponses au niveau de confrontation nécessaire de la part des capitalistes : plans d’austérité, accentuation de l’offensive impérialiste militaire comme en Libye… Si nos résistances ne sont pas encore à la hauteur, les luttes des jeunes et des travailleurs peuvent modifier en notre faveur les rapports de force. Les processus révolutionnaires toujours en cours en sont le meilleur témoin.

En France, le gouvernement annonce une première étape dans la mise en place de l’austérité avec le plan de 12 milliards d’économie de Fillon. Mais il s’agit d’un premier test pour la classe dirigeante. Sous la pression des marchés financiers, il lui faudra infliger des reculs sociaux encore plus importants au mouvement ouvrier. Nous devons nous attendre à une nouvelle offensive dans les mois qui viennent. Le développement de la crise peut obliger le gouvernement à prendre des mesures plus violentes avant même les élections de 2012. Des confrontations de classes d’ampleurs sont devant nous. C’est à cette situation qu’il faut nous préparer.

A – Dans le Monde

1 – La crise est loin d’être finie

La crise du système capitaliste ouverte par la crise des subprimes a profité de l’été pour changer de stade et passer dans celui de la dette souveraine. La combinaison de trente ans d’exonérations fiscales et des plans de relance de plusieurs centaines de milliards accordés en 2008 pour sauver les banques, a décuplé les dettes des États. Elles ont fortement augmentés depuis 2008 avec tous ces milliards empruntés aux banques, pour sauver ces mêmes banques. La spéculation boursière sur ces dettes a débouché sur leur explosion, entraînant des pays entiers dans la récession, comme la Grèce ou le Portugal en attendant les prochains sur la liste (Italie, Espagne, etc.).

L’abaissement pendant l’été de la note de la dette américaine par les agences de notation boursière a provoqué une instabilité importante des marchés boursiers. Les gouvernements des pays industrialisés ont rivalisé de solutions pour endiguer la hausse de l’endettement des États et nous faire payer leurs crises : austérité, austérité… ou austérité !

L’austérité est devenue le nouveau dogme des gouvernements bourgeois, le nouvel horizon indépassable. Les pays les plus endettés doivent accepter des plans de rigueur abominables, alors que cette situation n’est que le fruit du sauvetage des banques lors de la crise de 2008. Celles-ci prospèrent sur le dos des populations qui doivent faire face à des plans d’austérité toujours plus sauvage, ce qui n’a comme conséquences que l’aggravation de la stabilité économique. Drôle d’ironie.

Pendant ce temps, les répercussions de la crise dans l’économie réelle (production, emploi, conditions de travail) se font toujours plus sentir. Les chiffres du chômage sont encore en hausse dans la plupart des pays de l’OCDE, surtout chez les jeunes. La crise touche aussi durement les femmes : elles sont les premières licenciées ou relayées dans les postes précaires, elles subissent la casse des services publics et plus particulièrement ceux de la santé (fermetures de centres IVG, difficulté d’accès aux soins, à la contraception) et de la petite enfance. Si les résistances sociales sont à l’œuvre en Europe pour refuser de faire payer cette crise, dont seuls les capitalistes sont responsables, force est de constater que dans cette guerre sociale les peuples n’arrivent toujours pas à stopper leurs offensives. Cette crise est aussi celle de la crise de la gauche politique et syndicale. Le phénomène politique qui retient le plus l’attention est bien la montée de l’extrême droite et des courants populistes partout en Europe. En France, les idées véhiculées par ces courants ont défrayé la chronique tout l’été, que ce soit sur les origines d’Eva Joly, le massacre d’Oslo, la hausse des expulsions, etc.

Les difficultés économiques s’accompagnent d’un retour à l’ordre moral : la dernière en date est l’offensive homophobe des députés UMP contre les nouveaux manuels scolaires de SVT qui abordent de manière plutôt soft la question du genre, et de sa construction sociale ainsi que la possibilité de rapports sexuels entre mêmes sexes.

En même temps, l’affaire DSK, avec l’abandon de toutes poursuites contre ce dernier, a exacerbé les rapports d’exploitation et d’oppression : une femme, travailleuse et noire n’a aucune légitimité dans la société face à un homme blanc, riche et directeur du FMI. En France, les réactions des hommes politiques et des médias ont mis en évidence un déni profond des violences faites aux femmes. La rentrée féministe s’ouvre donc sur le thème des violences avec un appel national du CNDF à manifester le 5 novembre.

2 – Les résistances continuent
Les révolutions du printemps sont toujours en cours dans les pays arabes

La vague révolutionnaire qui est partie de Tunis le 14 janvier est toujours en cours. En réponse à l’aggravation des conditions de vie, du chômage et de l’étau des dictatures, des millions de gens continuent à se soulever contre les pouvoirs dictatoriaux des castes dirigeantes locales et des impérialistes. Mais même après la chute des Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi, la vie ne s’améliore pas. Il faudra que les révolutionnaires et les masses de ces pays s’attaquent à la propriété privée pour obtenir satisfaction de leurs revendications. La bourgeoisie possède toujours les grandes industries et continue de payer la dette aux impérialistes en exploitant la majorité de la population.

En Libye, la chute du régime de Kadhafi est une bonne nouvelle. Initiée par une insurrection populaire armée, le processus révolutionnaire a rapidement été mis sous contrôle par le Conseil national de transition, une alliance d’anciens dignitaires du régime et de dirigeants pro-impérialistes. L’intervention militaire de l’OTAN sous mandat de l’ONU, n’avait rien à voir avec la recherche de la démocratie et de la justice sociale. Il s’agissait uniquement de renforcer la présence de l’impérialisme, dans un pays riche en ressources naturelles et situé entre la Tunisie et l’Égypte, au cœur du processus révolutionnaire dans le monde arabe. Malgré le renforcement (relatif) de l’impérialisme, la chute du régime constitue une victoire pour le peuple libyen.

L’OTAN a annoncé ne pas vouloir maintenir de présence militaire en Libye, mais la revendication du retour immédiat des troupes et de l’arrêt des bombardements reste pleinement d’actualité.

En Syrie, la répression s’aggrave et se transforme en massacre. Dans le même temps, la révolte prend de l’ampleur et le gouvernement d’Al-Assad est de plus en plus isolé et fragilisé. La Syrie est la clé du Moyen-Orient, une chute du pouvoir en place remettrait en cause l’équilibre impérialiste dans la région et relancerait les révoltes dans le reste du monde arabe. Nous devons être en première ligne pour soutenir le processus révolutionnaire en Syrie, tout en nous opposant fermement à une éventuelle intervention étrangère sur place.

L’Autorité palestinienne (AP) a annoncé sa volonté de présenter vers le 20 septembre une demande auprès des Nations unies pour la reconnaissance de la Palestine comme 194ème État. Si cette initiative peut paraître volontariste, elle masque en réalité l’incapacité de l’AP à justifier ses reculs permanents depuis les accords d’Oslo en 1993.

Cette stratégie de soumission a permis à l’État israélien de se montrer toujours plus intransigeant, tout en poursuivant le processus de colonisation.

Le peuple palestinien a besoin de notre soutien actif. Nous pouvons l’apporter en participant aux campagnes de solidarité et en particulier à la campagne BDS en plein essor.

En Tunisie et en Égypte, des grèves fréquentes mettent à mal la légitimité des gouvernements provisoires. Les peuples veulent des résultats immédiats à leur révolution : une nouvelle justice qui condamne les dignitaires de l’ancien régime, un retour des biens nationaux spoliés par les dictatures, la mise en place de vraies structures démocratiques. En parallèle de la préparation des élections à la constituante, qui ne favoriseront que les gros partis bourgeois et islamistes, on commence à s’impatienter du côté de la rue. De nouvelles émeutes et vagues de manifestations ont démarré début août en Tunisie. Leur principale demande envers le mouvement de solidarité international (très faible) est l’annulation de la dette extérieure, et le retour des biens disposés en France. Dans notre campagne sur la dette, l’annulation de celle des pays du Sud doit avoir une place importante. On parle moins du Maroc ou de l’Algérie, mais ces pays sont profondément secoués par l’onde de choc des printemps arabes. La situation n’y est pas moins critique sur le plan démocratique et social. Il y a des actions à mener autour de la répression des jeunes, qui continue.

Le Chili touché par un mouvement étudiant d’ampleur

Les étudiants chiliens se mobilisent depuis maintenant deux mois pour exiger des universités publiques et gratuites, tout en questionnant un système éducatif marchandisé et municipalisé. Leur slogan est « l’éducation est un droit, pas un commerce ! ». Cela se passe dans l’État le plus libéral de l’Amérique latine, le mieux loti économiquement, dirigé par Sebastián Piñera, homme d’affaire milliardaire. Malgré les plusieurs centaines de blessés et plusieurs milliers d’arrestation, les manifestations enflent et l’on a affaire au mouvement le plus important de puis la chute de Salvador Allende. Cela démontre qu’aucun État n’est à l’abri, quel que soit son dispositif policier ou ses résultats économiques.

Au Nord, les indignés battent toujours le pavé

Dans l’État espagnol, l’été n’a pas signifié la fin du mouvement des indignés. Sept marches régionales ont eu lieu pendant le mois de juillet pour aboutir le 24 à une manifestation de 40 000 personnes à Madrid. La police a nettoyé le camp madrilène le 3 août, mais s’est confrontée à un retour de flamme important, avec des milliers de gens dans la rue le soir même. Les indignés se sont confrontés aux JMJ et à la venue du pape au mois d’août, ce qui a donné lieu a de nombreuses échauffourées. Pendant ce temps-là, main dans la main, le gouvernement de Zapatero et le PP votent la fameuse règle d’or. La rentrée va être chaude, car les structures montées pendant le mois de mai existent toujours, et ont permis de faire le lien avec la rentrée, notamment le 15 septembre, date du retour du campement, et le 15 octobre, date de mobilisation importante déclinée internationalement.

Les indignés espagnols ont par ailleurs trouvé écho dans un pays peu habitué aux mouvements de masse, l’État israélien. La situation économique désastreuse et un creusement des inégalités dues à la crise sont à l’origine d’un mouvement similaire, entraînant une force revendication de justice sociale. À la différence près que c’est en Israël que ça se passe, et que parallèlement à ce mouvement, de nombreux plans d’installation de nouvelles colonies sont montés. En réponse, Netanyahu cherche à marchander les revendications sociales de la population (rétablissement de l’État providence pour tous et baisse du budget de la défense par exemple) avec l’éternel thème de la sécurité.

Le mouvement s’inspire des révolutions arabes comme le montre le slogan « le peuple veut la justice sociale ». Mais pour l’instant, seule une infime minorité des indignés israéliens a abordé la question palestinienne, qui est pourtant cruciale. Le caractère colonial de l’État israélien, les bénéfices économiques qu’il réalise à l’encontre du peuple palestinien (spoliation des terres, taxes etc.) implique qu’il n’y aura pas de justice social dans l’État sioniste, sans que les revendications palestiniennes soient prises en compte.

Ce mouvement massif est inédit en Israël. Il intervient après une très longue période de plat politique. Le mouvement anti-colonialiste est mort depuis longtemps. Par conséquent, il nous faut rester attentif à l’évolution du mouvement des indignés, car il peut être à l’origine de la reformation d’un embryon de mouvement anti colonial dans l’État israélien.

L’Angleterre quant à elle, a connu en août des émeutes ressemblant fort à celles que nous avons connues en 2005. Ces révoltes mettent en lumière l’aggravation de la politique sécuritaire et sociale de l’État britannique, mais aussi au mensonge de l’intégration « communautariste ». Aucun modèle n’est viable lorsqu’il correspond à une ségrégation sociale et raciale. La situation est en train de se convertir en une mobilisation pour la justice sociale. D’un autre côté, l’État a montré son visage le plus autoritaire, et le plus sécuritaire par son intervention extrêmement violente (entre cinq et dix morts, des milliers d’arrestations et de blessés).

B – En France : triple A, austérité et racisme

Le débat sur la dette de l’État a rythmé l’été, le gouvernement faisant de la défense du triple A des agences de notation un combat national. Pour rassurer les marchés, Sarkozy et Merkel ont proposé d’instaurer dans toutes les constitutions des pays européens la fameuse règle d’or de l’austérité, soit l’impossibilité de faire voter un budget déficitaire par un parlement. Pour sortir de la crise, Sarkozy pense qu’il suffit d’écrire qu’on ne sera plus jamais en crise ! Mais cette règle d’or n’est qu’un prétexte de nos dirigeants pour adopter des mesures antisociales au nom de l’équilibre budgétaire. Le signal envoyé aux marchés boursiers est le suivant : « Ne vous inquiétez pas, nous ferons bel et bien payer la crise à nos peuples respectifs ».

Cette question de la dette des États est aujourd’hui centrale dans notre intervention, et le verrou de leurs politiques d’austérité. Cette tâche est centrale : il nous faudra montrer les conséquences de la politique de rigueur et de la crise sur les études et le monde du travail. Nous devrons relier la lutte contre la dette au plus proche/quotidien, les salaires bloqués, les coupes budgétaires. Ceci nous indique de poser la question de la répartition des richesses. Des formations sur l’économie doivent être organisées, qui nous permettraient d’expliquer l’actualité de la crise.

1 – La jeunesse en première ligne de l’austérité

Si cette année ne sera pas celle d’une réforme majeure concernant la jeunesse, la cure d’austérité annoncée par Sarkozy et l’accentuation des politiques menées jusqu’à présent, sont à l’ordre du jour : baisse des budgets, suppression de postes, précarité, réformes du bac, austérité, logique de personnalisation des études et des diplômes…

Facs : 10ème mois de bourse, l’arbre qui cache la forêt

D’après les organisations représentées au CNESER, l’été a été radieux pour les étudiants, avec le vote du plan réussite en licence et le gain du 10ème mois de bourse. La réalité sur les facs pour cette rentrée est la poursuite de la restructuration / déréglementation de l’enseignement supérieur, désastreuse pour les conditions d’études, et par conséquence des condition de travail.

L’arrêté licence n’est finalement pas l’attaque majeure annoncée, mais la suite logique du LMD, de la LRU ou du Plan réussite en licence : professionnalisation, intervention du patronat dans les jury et la conception des programmes, individualisation des diplômes… L’objectif reste le même : dévaloriser les diplômes pour les adapter aux besoins à court terme du patronat. En individualisant les diplômes, on individualise la relation salarié-patron et on casse le cadre collectif de défense des salariés. On a affaire également à toute une série de fusions d’universités, dans lesquelles les moyens se concentrent, aggravant la sélection et la privatisation de l’enseignement supérieur. En parallèle, les IDEX, ou initiatives d’excellence, mettent en concurrence directe les universités, ce qui amène chacune d’entre elles à se restructurer et à se rendre encore plus dépendante du privé.

Lycées : -4800, + 80000 = conditions de travail et d’études au plus bas

Cette année, dans les lycées, on pourra compter 4 800 profs de moins pour 80 000 élèves de plus autant dire que l’anorexie est en voie de toucher l’Éducation nationale. Cette année sera celle de l’application de la réforme de la première. Les inégalités entre bahuts et entre lycéens s’aggravent. Les lycées les plus populaires sont au bord de l’implosion, à cause du manque de moyen dont ils sont les victimes.

Monde du travail, la casse du droit du travail continue

Alors que les logiques d’apprentissage permettent aux patrons d’exploiter à bon compte des jeunes apprentis, le projet de contrat unique chasse du paysage professionnel les CDI ou autres contrats non-précaires, tandis que le gouvernement s’est lancé à la chasse aux « aides sociales ».

2 – Racisme et sécuritaire au menu

Les députés de droite extrême ne cessent de gagner du terrain, avec la thématique de l’immigration, qui reviendra en force dans le discours électoral. Cette droite veut réduire considérablement les conditions d’accès à la bi-nationalité, le regroupement familial et le droit du sol.

Les aides sociales sont constamment réduites pour les familles d’origine immigrée. Cette année, le gouvernement a annoncé vouloir doubler les objectifs d’expulsions. La riposte enclenchée par les collectifs DNSI n’est pas encore à la hauteur des attaques. De nombreuses organisations de gauche restent encore trop silencieuses sur ces questions, à commencer par le PS et l’UNEF. Nous ne devons pas laisser le champ libre aux racistes et à leurs discours, et nous devons lutter efficacement pour casser cette spirale odieuse.

L’instabilité globale du système produit une contradiction importante : une période de dangers et d’attaques, mais aussi de possibilités réelles pour les jeunes et les travailleurs d’inverser les rapports de forces. Nous avons une responsabilité particulière. À la fois parce que l’accentuation de la crise pose plus directement la nécessité d’une rupture anticapitaliste et parce l’évolution de la lutte des classes dépend en partie des initiatives que les anticapitalistes et les révolutionnaires peuvent prendre. Pour répondre aux enjeux de la situation, des prises d’initiatives concrètes pour construire les mobilisations à la campagne présidentielle, notre orientation doit donc articuler différents niveaux de réponse.

II. Orientation : « Au nord, comme au sud de la Méditerranée, pas question de payer la crise du capitalisme ! Préparons une contre-offensive des jeunes et des travailleurs pour renverser le système ! »

Dans les prochains mois, nous menons la campagne votée à la CNJ : « Au nord, comme au sud de la Méditerranée, pas question de payer la crise du capitalisme ! Préparons une contre-offensive des jeunes et des travailleurs pour renverser le système ! » La campagne du NPA dans la jeunesse avec la candidature de Philippe Poutou doit s’inscrire dans la continuité de cette campagne et constitue le cadre général de l’ensemble de notre activité.

Contexte et objectifs :

Les campagnes électorales sont des moments où les gens s’intéressent à la politique, aux propositions formulées par les candidats, regardent les débats télévisés, et pour une partie sont prêts à venir à un meeting. C’est une occasion de défendre notre politique à une échelle de masse, de formuler à cette échelle des revendications transitoires, un programme d’urgence pour la jeunesse et notre projet de société : la construction d’une société débarrassée de toute exploitation et de toute oppression, par la rupture avec le capitalisme et une transformation révolutionnaire de la société. C’est enfin l’occasion de construire le NPA, de renforcer ses comités, d’en créer de nouveaux. Cela signifie s’adresser de manière compréhensible à tous les jeunes, des plus conscientisés et militants, à ceux qui ne font que peu ou pas de politique.

La campagne présidentielle est avant tout une tribune pour défendre nos idées, dans une période où plus de jeunes sont attentifs. Notre objectif est de populariser deux idées fondamentales : nous ne paierons pas leur crise et nous proposons d’œuvrer à la construction d’une contre-offensive des jeunes et des travailleurs pour renverser le système.

La classe dominante veut nous faire payer deux fois la crise : d’abord avec les bas-salaires, le chômage, la précarité, la casse de nos diplômes… Ensuite avec les politiques d’austérité au nom du remboursement de la dette. Nous ne pouvons accepter que notre avenir soit enfermé dans cet étau. Il faut l’expliquer largement : les jeunes et les travailleurs-euses n’ont pas de dette envers les grandes banques ; ils n’ont jamais bénéficié de cet argent, ils n’ont pas à le rembourser ; la dette est totalement illégitime, il faut l’annuler.

Notre campagne consiste à construire les résistances aux attaques dans tous leurs aspects, à amener un maximum de jeunes à refuser la résignation, à entrer dans l’action. Elle consiste à politiser notre milieu, à convaincre qu’il faut changer de système, qu’il faut une économie au service des besoins sociaux, une société contrôlée par la majorité de la population, les jeunes et les travailleurs-euses.

C’est ce que nous avancerons tout au long de l’année dans la préparation des échéances militantes, des manifestations, comme dans nos réunions publiques autour de la candidature de Philippe Poutou.

A – Lancer la campagne du NPA dans la jeunesse : une perspective, préparer une contre-offensive des jeunes et des travailleurs pour renverser le capitalisme

1 – Cadre général de la campagne

Nos résistances sont partielles, sectorielles, désynchronisées d’un pays à l’autre… Mais la perspective de sortir du capitalisme, de faire la révolution comme dans les pays du Sud, est crédible.

Les élections sont un moyen de populariser les luttes à une échelle nationale. Les tournées de meetings doivent nous permettre de les relayer, d’expliquer que la solution n’est pas dans les élections, mais dans les luttes, les manifestations et les grèves. Nous mettons en avant un programme d’urgence pour la jeunesse. Il s’agit aussi d’expliquer qu’un changement en profondeur est nécessaire, à tous les niveaux, pour et par la majorité de la population : une transformation révolutionnaire afin de construire une société débarrassée de toute exploitation et de toute oppression.

La campagne du NPA dans la jeunesse avec la candidature de Philippe Poutou est l’occasion de dire :

  • Ce n’est pas aux jeunes et aux travailleurs de payer la crise du capitalisme ;
  • Pour cela, nous devons compter sur nos propres forces, sur nos luttes et non déléguer le pouvoir à des politiciens ;
  • C’est le moment d’y aller : partout dans le monde les jeunes et les travailleurs veulent en découdre et souvent le font déjà.

Nous proposons comme axe général le fait de refuser de payer la crise du capitalisme, d’annuler la dette et de préparer une contre-offensive des jeunes et des travailleurs pour renverser le système. Nous refusons de laisser notre avenir à Sarkozy et aux patrons (sans semer d’illusion sur la gauche institutionnelle). Pour défendre cet avenir, il faut compter sur nos propres forces. C’est par les luttes qu’on le fera, en prenant exemple sur les processus révolutionnaires et les résistances de masse de ces derniers mois.

Les axes de campagnes sont les questions sur lesquelles nous allons intervenir. Ce sont des questions déterminantes qui partent des préoccupations des jeunes.

2 – Les axes de campagne principaux

Notre campagne doit nous permettre d’intervenir à une échelle de masse sur trois axes principaux :

– Le droit à un avenir : nous ne sommes pas condamnés à subir le chômage et la précarité en vivant sur une planète menacée par les catastrophes écologiques, mise à feu et à sang par les guerres et les pillages.

Ce n’est pas parce que la campagne présidentielle est axée sur qui dirigera la France et quel programme il mettra en place, que nous devons mettre de côté notre internationalisme. Nous intervenons en soutien aux peuples opprimés, pour leur autodétermination, pour l’arrêt de toutes les interventions militaires et pour le retrait de toutes les troupes d’occupation.

Contre l’austérité et la casse du droit du travail, nous ne tombons pas dans le piège de la concurrence entre les peuples. Pour ne pas payer la crise, nous devrons construire la résistance et la riposte à l’échelle internationale : avec les autres peuples européens et ceux qui subissent les politiques de notre propre impérialisme.

En France comme ailleurs, nous voulons des diplômes et un système éducatif de qualité, l’interdiction des emplois précaires et des licenciements, le contrôle des productions énergétiques, la sortie du nucléaire et un autre développement… Pour cela, il faut faire payer les riches, répartir les richesses et les contrôler nous-mêmes, donc abolir la dette.

– L’autonomie maintenant : nous n’avons pas à attendre pour l’accès à la liberté. Nous voulons une allocation conçue comme un présalaire, gérée par les jeunes et les travailleurs ; l’accès libre et gratuit à la contraception et aux moyens de protection ; l’ouverture de foyers d’accueil pour les jeunes LGBTI en rupture familiale, autogérés par les associations et les occupants…

– Contre toutes les oppressions, contre toutes les divisions de notre camp : nous ne nous battons pas que sur les questions sociales. Nous sommes contre ce système, cet ordre social et l’État qui les maintient. Nous voulons mettre les flics hors des quartiers, désarmer de la police, légaliser les drogues, régulariser les sans-papiers… En cela, nous sommes du côté des gens qui se battent contre les militaires, les flics, les dictatures, la misère, la dette dans les autres pays, des « émeutiers » londoniens aux insurgés syriens. La révolution tunisienne nous a apporté des enseignements. Au lieu de se désintéresser, voire de dénoncer les révoltes de la jeunesse comme l’ont fait les mouvements ouvriers français en 2005 ou britannique l’été dernier, il faut lier les mobilisations de la rue à celles des entreprises.

3 – Le volet jeune du programme du NPA
Travail

Le travail et la précarité sont des préoccupations importantes des jeunes. Contre le chômage et la précarité, il faut un emploi stable pour tous les jeunes.

À tous les contrats précaires, à tous les dispositifs spécifiques pour les jeunes qui ne sont que des sous-emplois, nous opposons une logique diamétralement opposée : pour que les jeunes aient tous un emploi, il faut que TOU-TE-S les travailleur-euse-s aient un véritable emploi stable avec un vrai salaire. C’est pour cela que nous défendons dans la jeunesse l’interdiction de tous les contrats précaires et leur transformation en CDI, l’interdiction des licenciements, la création d’un million d’emplois dans le service public, le SMIC à 1600 euros nets et toutes les mesures proposées dans le cadre de la campagne du NPA.

Éducation

C’est une préoccupation centrale des jeunes, qui sont majoritairement scolarisés. Elle est depuis plusieurs années un terrain d’affrontement entre d’une part le gouvernement et les entreprises, d’autre part les jeunes (et les salariés), qui veulent défendre une éducation de qualité accessible à tous. Dans le système capitaliste, l’éducation et les formations seront toujours, d’une manière ou d’une autre, au service de la reproduction de l’ordre social. Sans le renversement du capitalisme et une transformation révolutionnaire de la société, il ne pourra y avoir d’éducation au service de la majorité et de l’émancipation collective. Pour autant, nous luttons contre l’ensemble des attaques sur nos diplômes et pour améliorer nos conditions d’études et leurs débouchés. La première des nécessités pour cela, c’est l’abrogation des réformes libérales de l’Éducation (Loi Fillon dans les lycées, réforme LMD, LRU, Pacte pour la recherche, Réforme dite des IUFM et de la Masterisation, Réforme de l’allocation des moyens…), un budget à la hauteur des besoins, l’embauche massive d’enseignant-e-s et de personnels.

Autonomie

C’est une question qui préoccupe l’ensemble des jeunes : autonomie financière, accès au logement, coût des transports, ne pas être obligé de se salarier pour financer ses études, droit de décider de sa vie et d’échapper à la tutelle familiale, sexualité, droit de vote dès 16 ans… Cela fait beaucoup de questions qui pourront être abordées dans des matériels conséquents (brochures, 4 pages), mais que nous concentrons sur la revendication de présalaire d’autonomie. Face au coût de la vie, la réponse ne doit pas être que deux tiers des étudiants se salarient pour financer leurs études, mais que tous les jeunes aient accès à un présalaire à hauteur du SMIC, financé en prenant sur les profits des capitalistes afin de pouvoir se former et trouver un emploi.

La question du logement serait moins problématique s’il y avait ce présalaire d’autonomie. Mais immédiatement, nous la mettons en avant en incluant d’autres aspects : la caution parentale demandée aux jeunes pour une location, le prix du loyer, la construction de logements sociaux et universitaires…

Oppressions

Les immigré-e-s ne sont pas le problème : c’est le racisme, l’encadrement et le manque d’avenir pour tous les jeunes, travailleur-euse-s de demain. C’est pourquoi nous combattons toute forme de racisme et de discrimination, de répression, de flicage et toute politique d’encadrement de la jeunesse, dans la rue, à l’école, dans la famille…

Nous revendiquons la régularisation de tous les sans-papiers et l’égalité des droits entre Français et immigrés. Nous axons aussi cette campagne sur un thème anti-flics. Même s’il ne correspond pas au niveau de conscience de tous les jeunes, c’est une préoccupation de centaines de milliers d’entre eux, notamment des enfants d’immigrés, désignés par la société comme un danger, justifiant le harcèlement policier, les discriminations, la stigmatisation permanente…

Les droits des femmes préoccupent les jeunes, au moins la moitié d’entre eux. Nous axons sur le droit de contrôler son corps (sexualité, contraception, avortement…), la précarité dont sont victimes les femmes, les violences, et en quoi les attaques sur l’Éducation et le monde du travail les touchent en premier lieu.

4 – La cohérence d’ensemble de la campagne : par nos luttes, rompre avec cette société

Un risque existe : celui de faire une campagne sur différentes questions, mais sans cohérence d’ensemble. À travers ces différents axes, nous devons amener des revendications transitoires (qui partent des préoccupations des jeunes, et en même temps posent le problème du cadre de cette société), et en profiter pour parler des luttes, proposer des perspectives militantes, développer notre vision de comment changer la société.

Dès le début de la campagne, nous essayerons de l’utiliser pour construire et relayer les mobilisations : matériel, interventions, meetings devront comporter une partie importante sur les luttes de la jeunesse et la nécessité de les construire. Nous devrons en particulier prendre appui sur les expériences de ces derniers mois pour démontrer que c’est lorsqu’on lutte, par les grèves et leur généralisation, que l’on change les choses, pas en votant pour qui que ce soit.

Nous devrons aussi, petit à petit, de plus en plus, dans la campagne, montrer l’importance de rompre avec cette société. Cela passera par des revendications transitoires (anticapitalistes) partant des axes de campagne, pour poser le problème de la propriété privée et de l’État. Cela passera par l’explication qu’il faut voter pour des anticapitalistes pour affirmer le plus largement possible que nous ne faisons pas confiance à la gauche et aux institutions pour changer les choses, qu’il faut rompre avec celles-ci.

Enfin, cela devra aussi passer par des discussions sur le fonctionnement de cette société et notre projet.

5 – Lutter, se regrouper, s’organiser !

L’objectif de cette campagne est de regrouper largement autour de nous, de faire militer des centaines de jeunes, tout en faisant le lien avec le reste de notre activité et les luttes à mener. Nous ne devons pas être frileux, beaucoup de jeunes trouvent normal qu’on se présente aux élections. Nous essayons de convaincre de voter pour nous et d’aller plus loin en s’organisant et en militant.

La campagne Poutou a pour but de regrouper celles et ceux qui veulent en découdre avec le système pour ne pas payer sa crise. Cela va au-delà des rangs du NPA.

Pour cela, nous devons monter des comités de soutien au candidat du NPA, qui nous permettront d’associer des jeunes désireux de mener la campagne. Ces comités devront permettre de discuter de la campagne, des axes, de sa mise en place (signatures, diffs, meetings, collages…). Ils doivent aussi être des sortes de réunions ouvertes permanentes, où l’on propose l’ensemble de notre politique et de notre activité, et ainsi être une passerelle pour que des jeunes rejoignent notre organisation.

B – Campagne concrète

Nous mettons en place le « volet jeune » de la campagne du NPA, en lien étroit avec les instances du parti. Nous sortirons du matériel (tracts, affiches, autocollants, brochure) qui reprend un plan d’urgence pour la jeunesse, sur la base des axes définis plus haut, et nous développons la nécessité de lutter et de s’organiser pour changer le monde.

Sur chaque ville, nous essayons de faire des meetings, notamment sur les facs, avec Philippe Poutou ou un-e porte-parole de campagne, dans lesquels nous interviendrons sur les axes décrits ci-dessus. L’ensemble des meetings de campagne doivent comprendre une intervention jeune faite par un ou une camarade du Secteur Jeune. Nous pouvons aussi mettre en place des réunions thématiques et aborder l’ensemble des axes ou un ou deux (suivant combien on fait de réunions). La campagne sera l’occasion de diffuser énormément de matériel, alors n’hésitons pas : diffusions de tracts, collages, ventes de brochures… Partout où c’est possible, nous cherchons à organiser des échéances préparées très largement et qui « sortent de l’ordinaire » du type concert/meeting.

Il faut que les sections élaborent dès maintenant des plans de construction, fixent des priorités d’intervention et des objectifs.

L’étape 1 : les signatures

Si on veut être sûr de mener cette campagne, il faut être en capacité de se présenter. Et pour l’instant ce n’est pas gagné. Nous devons prendre toute notre place dans la chasse aux signatures. Nous devons centraliser de manière précise les disponibilités des camarades, des voitures s’il y en a… Ce serait bien que chaque militant participe au moins deux ou trois fois à une journée de chasse aux signatures.

C – Une campagne liée aux luttes : des initiatives pour refuser de payer la crise

Dette, austérité, dégradation de nos conditions de vie actuelles et futures : en France aussi la jeunesse sans futur doit se révolter !

Face à la crise, la seule bataille idéologique ne suffit pas. Nous prenons aussi des initiatives concrètes dans les mois qui viennent pour mettre en action nos milieux contre l’austérité et la dette qui va avec et l’absence d’avenir que cela nous réserve.

Une réunion des organisations de jeunesse a été appelée le 30 août par la JC afin de préparer la manifestation appelée par les Indignés espagnols le 15 octobre. Nous cherchons à en faire une échéance militante qui s’inscrive dans la continuité du 27 septembre et de la mobilisation interprofessionnelle du 11 octobre. Pour nous, partout où c’est possible, nous préparons des manifestations lors de cette date internationale contre l’austérité, pour le droit à un avenir décent, en solidarité avec les peuples qui refusent l’austérité en Europe, qui chassent les dictateurs au sud de la Méditerranée, qui refusent de payer la dette, qui font face aux interventions militaires…

Quand nous en avons les forces et s‘il nous permette d’entrainer dans l’action plus de jeunes, nous défendons la création de collectifs locaux autour de l’idée que notre génération n’a pas à payer la crise et la dette. Ces collectifs ne feront pas un simple travail « idéologique » : ils prépareront des échéances militantes, au moins la manifestation du 15 octobre et le contre-sommet du G20 le 1er novembre à Nice.

De plus nous lions toutes les initiatives que nous pouvons prendre dans les prochains mois au refus de payer la crise et à la nécessité de l’annulation de la dette.

Dans les lycées

La journée de grève du 27 septembre est conçue par les syndicats enseignants comme une nouvelle date sans lendemain (même si une date inter-professionnelle peut émerger le 11 octobre). Pourtant, elle sera une perspective pour les établissements mobilisés dès la rentrée contre les problèmes qui se posent d’année en année : suppressions de postes et leurs conséquences dramatiques, réforme du lycée et les menaces qu’elle fait peser sur la qualité et les débouchés du bac… Et elle peut être un point de départ pour des luttes là où elles ne sont pas parties dès début septembre.

La perspective n’est sans doute pas dans l’immédiat une grève nationale. Mais si quelques lycées parviennent à obtenir des victoires comme la création de postes supplémentaires, cela peut en inspirer d’autres. Nous organisons des réunions publiques, des AG, des débrayages avec des buts précis : la satisfaction de revendications concrètes et la mise en mouvement de notre milieu à l’échelle d’un bahut, d’une ville, d’un département…

Nous nous mettons en lien avec les organisations d’enseignants, de personnels, de parents d’élèves, par exemple pour mettre en place des départs et des cortèges communs le 27 septembre. Nous commençons par nous réunir avec les camarades du NPA travaillant dans l’Éducation nationale, localement et nationalement.

Dans les fac

Les chaînes d’inscription sont le moment de discuter avec les nouveaux étudiant-e-s, de les informer de l’état des attaques, de les aider à régler leurs problèmes d’inscription, de logement, de bourse, d’examens… Nous essayons de les convaincre de militer pour régler ces problèmes et de se syndiquer.

Au-delà de la défense individuelle ou à petite échelle, nous essayons avec nos syndicats et les organisations présentes dans nos fac de mener des campagnes avec des objectifs immédiats : améliorer les modalités de contrôle de connaissances (MCC), empêcher des fusions d’universités… Nous organisons des réunions publiques, des AG, des rassemblements devant les réunions des conseils universitaires, etc. Nous rappelons nos contacts des chaînes pour ces initiatives.

Le NPA est membre du collectif contre la réouverture de l’arrêté licence. Certes, le texte sorti par le gouvernement ne contient pas toutes les attaques que nous redoutions. Il s’agit pour lui d’éviter un nouveau mouvement universitaire. Mais l’arrêté reste porteur de reculs pour nos droits. Nous faisons systématiquement le lien entre les préoccupations étudiantes, la dégradation de nos conditions d’études et de la qualité de nos diplômes, et cette politique.

Jeunes travailleurs

Les luttes dans les entreprises n’ont pas cessé après le mouvement sur les retraites, que ce soit sur les salaires, le maintien des emplois ou les conditions de travail. C’est notamment le cas dans des entreprises employant beaucoup de jeunes, comme on l’a vu l’été dernier chez Pizza Hut en région parisienne pour la rémunération des heures complémentaires. Notre campagne doit être l’occasion de relayer ces luttes (en invitant des salariés en grève dans nos meetings par exemple). Il s’agit également d’aider les camarades JT à coordonner leurs interventions syndicales.

Nous poursuivons un travail d’implantation en direction des lieux de concentration de JT (CFA, FJT, écoles professionnalisantes comme les IFSI…) avec des tracts de campagne, parlant de notre programme, mais relayant aussi des informations sur des luttes en cours, des réformes concernant l’apprentissage, des attaques sur le droit du travail, etc.

Contre le racisme et l’extrême droite

Face à la crise, l’extrême droite peut tirer son épingle du jeu. Son discours sur la sortie de l’euro et un capitalisme national peut séduire des classes populaires en manque de confiance dans leurs propres forces. Notre première tâche est d’occuper le terrain, de démontrer que nos perspectives de luttes anticapitalistes et internationalistes sont les seules réponses à la situation d’urgence sociale, contrairement au racisme, au repli nationaliste, à l’unité nationale inter-classiste…

Occuper le terrain va de pair avec une politique de riposte systématique au racisme d’État. Nous nous investissons dans les cadres tels que RE/RUSF et les collectifs « D’ailleurs nous sommes d’ici » pour nous assurer que toute déclaration raciste d’un membre de la classe politique, expulsion, arrestation, etc., soit immédiatement suivie d’une réaction. Nous mettons en branle nos réseaux et nos milieux pour cela. Il en va de même face à toute tentative d’implantation ou d’apparition des groupuscules fascisants dans nos villes, nos fac, nos lycées.

Notre intervention féministe : Préparer le 5 Novembre

Nous devons préparer dans nos facs et nos lycées la participation à la manifestation du 5 novembre et revendiquer une « véritable » loi cadre sur les violences faites aux femmes (contrairement à celle du 9 Juillet 2010). Ceci passe par différents biais. Il y a d’abord celui de l’organisation politique avec la diffusion de notre analyse féministe et nos revendications propres ainsi que le biais syndical. Nous pouvons aussi investir les collectifs féministes locaux (existants ou à construire) qui permettent de toucher et organiser un milieu plus large sur un thème précis. La préparation des échéances féministes nationales passe aussi par des batailles concrètes localement : accès libre et gratuit à la contraception, à l’IVG et à l’information, campagne contre le harcèlement sexuel au travail et dans le cadre universitaire, création de crèches dans les universités, lutte contre la sexuation des filières… Unifier les résistances face à la crise et l’austérité : Tous au G20 ! Nous organisons la mobilisation pour le contre-G20, en en parlant à nos contacts, dans nos tracts et, plus concrètement, en réservant des cars avec les organisations qui souhaitent également mobiliser. Nous vendrons des places à la moindre occasion (tables politiques, table d’un collectif, tables syndicales, manifestations…).

Parce que plus que jamais la crise globale exige une réponse globale, nous relions les initiatives auxquelles nous participons (antiracisme, antifascisme, écologie, féminisme, Éducation, internationalisme…) à la perspective du G20 et aux collectifs pour le refus de payer la crise et la dette là où ils existent. Sans son annulation, il n’y aura pas de moyens suffisants pour les services publics, d’arrêt des suppressions de postes, de baisse des frais d’inscription à la fac, d’amélioration de nos conditions de vie, etc. C’est pourquoi nous lions en permanence luttes immédiates et refus de payer la crise : dans les mobilisations locales, nous expliquons la nécessité de participer aux manifestations plus générales contre la crise ; dans les collectifs contre la crise, nous défendons le fait de nous lier aux luttes en cours. Nous défendons également cette idée dans nos syndicats ou organisations de masse.

D – Le matériel

  • L’Étincelle anticapitaliste et Tout est à nous : notre presse sera essentielle pour la campagne. Elle permet de développer nos idées mieux que dans nos tracts. Nous devons alimenter TEAN avec des comptes-rendus d’activités (meetings, comités Poutou…) et des articles sur les mobilisations et les revendications de la jeunesse. L’ÉA devra comprendre ce type d’articles, en leur donnant encore plus de place et de développement, par exemple en faisant des dossiers sur nos différents axes de campagne. Il faut améliorer la gestion du journal du secteur jeune, en termes de parution, de diffusion, de remontée des ventes, proposer systématiquement aux gens avec qui nous discutons de l’acheter, voire de s’y abonner. Tous les camarades doivent s’y abonner.
  • Nous avons sorti à la rentrée des 4 pages lycée et JT, qui permettent de lancer notre campagne. Nous reprenons par la suite un rythme de parution régulière du tract hebdo, du Poing levé et de Barricade, avec un recto national et si possible des versos locaux.
  • Nous sortons un 4 pages de campagne pour le mois d’octobre : « Nous ne paierons pas leur crise ! Préparons une contre offensive des jeunes et des travailleurs pour renverser le système ! ». Il sert pour les dates des 15 octobre et 1er novembre mais aussi pour des réunions publiques du NPA.
  • Nous mandatons le BSJ et une équipe spéciale du secrétariat jeune pour élaborer des jeux d’autocollants et d’affiches pour la campagne, ainsi que des triptyques « longue durée » sur les différents axes jeunes de la campagne.
  • Le site internet NPA jeunes devra être alimenté avec ce matériel, des comptes-rendus, des photos ou vidéos d’actions militantes.
  • Nous ouvrirons durant le premier semestre un compte Twitter et un groupe Facebook, qui seront alimentés par le contenu du site et des journaux.