Chômage ou précarité : l’alternative fatale ?

À entendre Sarkozy et Parisot, il serait normal d’en passer par la précarité, l’enchaînement d’emplois peu ou pas payés… Et tant pis si cette période « passagère » dure de plus en plus longtemps.

Quelques formules-type à démonter

– Ils disent qu’ils veulent « baisser le coût du travail ».

Pourtant, le travail n’a pas de « coût » : au contraire, un salarié effectue des tâches et perçoit un revenu qui est inférieur aux richesses qu’il a créées ! C’est comme cela qu’une entreprise fait des bénéfices.

Il faudrait donc dire : « augmenter l’exploitation ».

– Ils disent qu’il faut « diminuer les charges sociales ».

Les « charges », c’est la partie du salaire qui est versée à la Sécurité sociale, pour être répartie entre les personnes privées d’emploi ou dans l’incapacité de travailler (maladies, vieillesse, grossesse…).

Il faudrait donc dire : « Empocher une partie des salaires et vider les caisses de la Sécu. »

– Ils disent que « les entreprises ne peuvent pas embaucher parce que les jeunes ne sont pas assez formés. »

Pourtant, les entreprises raffolent des jeunes… Surtout quand elles n’ont pas à les payer ! Si elles n’avaient pas le choix, elles seraient bien obligées d’embaucher en CDI et de former elles-mêmes les salariés, en les rémunérant normalement. Mais pourquoi se priver quand l’État fait prendre en charge le coût de la formation par les lycées, les universités, le Pôle emploi, quand il leur offre des exonérations pour prendre des apprentis et des stagiaires sous-payée, quand il leur donne un éventail de contrats précaires (CDD, intérim, CUI, temps partiels imposés…) ?

Si on ne prend en compte que les jeunes en recherche d’emploi, et non l’entièreté de la tranche d’âge 16-25 ans comme le fait le gouvernement, le taux de chômage des jeunes n’est pas supérieur à celui de la population active. Mais faire des bilans alarmistes permet de développer les pires dispositifs !

Il faudrait donc dire : « Les patrons sont des assistés. Ils profitent du système pour nous exploiter plus. Ils font du dumping social avec les jeunes ! »

Pour un changement radical de logique

Les politiques proposées vont toujours dans le même sens. Même François Hollande, avec son « Contrat de génération », propose aux entreprises embauchant un jeune et un senior, de recevoir quatre mille euros d’exonération de cotisations par contrat. Autant d’argent qui n’ira pas à la Sécu !

Il faut démonter ces mensonges, refuser ces logiques. Les demi-mesures ne suffisent pas. On ne peut se contenter, comme le propose le Front de gauche, de « fixer des quotas de CDD et d’intérimaires » ! Il faut interdire la précarité. Rien ne la justifie.

Il faut travailler moins pour travailler toutes et tous, prendre sur les profits pour augmenter et maintenir les salaires quoi qu’il arrive.

Notre programme :

  • Répartition du temps de travail en allant immédiatement aux 32 heures avec maintien des salaires
  • Augmentation de tous les salaires de 300 euros nets, SMIC à 1700 euros 
  • Interdiction des licenciements. En cas de faillite d’une entreprise, maintien des salaires jusqu’au reclassement, par un fonds alimenté par les grandes entreprises 
  • Interdiction de tous les contrats précaires, transformation en CDI et en temps plein si souhaité
  •  Rémunération des apprentis et stagiaires à hauteur du SMIC ou des conventions collectives