17 mai : journée internationale contre l’homophobie, la lesbophobie et la transphobie

L’homophobie tue !

L’homosexualité est encore illégale dans plus de 80 pays, entraînant des peines très lourdes de prison voire la peine de mort. En France, sous une tolérance de façade, l’homophobie reste très présente que cela soit sous forme d’injures ou de moqueries ou plus grave sous forme d’attaques physiques violentes voir meurtrières. Ainsi, 85% des gays et lesbiennes déclarent avoir ressenti une homophobie implicite au travail, et 50% avoir subi une agression homophobe verbale.

Chez les jeunes, l’homosexualité et la transidentité peuvent également être très dures à vivre. D’abord puisque ce sont des sujets dont on ne parle souvent que de manière très caricaturale, en cours, à la télé, au cinéma ou dans les livres. Les jeunes n’ont autour d’eux que des images de couples hétéros, qui sont montrés comme la norme. Les jeunes qui ne s’y reconnaissent pas sont rejeté-e-s et maltraité-e-s, ainsi on estime que plus d’un sur quatre jeunes homo et/ou trans tente de se suicider. Les insultes, les agressions sont fréquentes et bien souvent passées sous silence. C’est pourquoi nous voulons pour une éducation non hétéro-sexiste et des cours sur le genre. Le rejet par la famille est également très fréquent. C’est pourquoi nous exigeons une allocation d’autonomie, pour que tous les jeunes puissent vivre comme elles/ ils veulent sans dépendre de leurs parents, ainsi que le développement d’espaces réservés aux LGBTI, notamment en Province (maisons d’accueils, bars…).

La famille, maintien de l’ordre établi

Les 48% des partis de droite et les 20% du FN au premier tour des élections présidentielles nous inquiétent car ces partis ne lâcheront aucun droit et pire, ils stigmatisent les gays, les lesbiennes, les transexuelLEs et les transgenres comme on a pu l’entendre dans les médias. Aux questions sur l’homosexualité, ils répondent que cela appartient au domaine privé. Or, les mariages hétéros sont célébrés publiquement et donnent même accès à de nombreux droits. Cela montre bien que la sexualité est politique. La famille « classique » est « l’institution socio-économique fondamentale pour la reproduction, d’une génération à l’autre, des divisions de la société en classes ».

C’est un lieu de reproduction de l’ordre établi, par la façon dont sont éduqués les enfants, la façon dont les rôles sont partagés de manière pseudo-« naturelle » entre l’homme et la femme. La norme hétérosexuelle permet de reproduire un même type de cellule familiale et un même type de société, le même ordre établi. Dans ce système, quand on naît dans une famille pauvre, on a toutes les chances de rester pauvre soi-même. Sortir de la norme hétérosexuelle peut déstabiliser ce système, c’est pourquoi la stigmatisation des « déviants » est si forte.

Pourquoi la crise attise les haines

Les préjugés homophobes, lesbophobes, transphobes sont bien ancrés dans la société mais ne viennent pas de nulle part. Nous vivons dans un monde où les inégalités de richesses sont criantes, où depuis des siècles la population se révolte régulièrement. Le vrai problème qui se pose à 99% de la population est celui de la répartition des richesses. La classe des 1% qui détient le pouvoir a compris depuis longtemps une leçon très simple : diviser pour mieux régner. Nous sommes donc éduqué-e-s dans un système où les discriminations sont très nombreuses : sexisme, racisme, homophobie… Avec la crise, il est encore plus apparent que ce système fonctionne scandaleusement au profit d’une poignée de possédants. Il est donc urgent pour la classe dominante de nous empêcher de comprendre que nous sommes plus forts qu’eux, que si nous sommes solidaires, nous pouvons reprendre ce qu’ils nous ont volé. C’est pour cela que les idées de division et de haine, racisme, sexisme, homophobie, sont de retour en force.

Pour l’égalité totale des droits !

Une égalité des droits au mariage et à l’adoption, comme l’a promis Hollande, ne suffirait pas. Il faudra lutter afin d’obtenir le droit d’asile pour tous les LGBTI persécuté-e-s, la dépsychatisation des transidentités, l’arrêt des mutilations sur les intersexes, la reconnaissance de la transphobie comme discrimination, l’accès libre et gratuit à tous les moyens de protection et de contraception… Pour l’émancipation de tou-te-s, il ne suffira pas d’abattre les normes hétérosexistes. Le seul moyen pour que chacun-e soit libre est de commencer par répartir les richesses de manière totalement différente et enfin équitable. Une vraie révolution sexuelle ne sera possible qu’avec une révolution socialiste, et inversement. Il nous revient de combiner la lutte pour l’égalité totale des droits pour les lesbiennes, gays, bis, trans et intersexes avec la lutte globale contre le capitalisme et pour construire une nouvelle société sans oppressions et sans exploitation.

Pour revendiquer l’égalité totale des droits et lutter contre l’oppression, nous participerons aux Marches des Fiertés. Pour lutter contre l’exploitation, contre le vol des richesses que nous produisons qui vont gonfler les profits au lieu de gonfler nos salaires, nous tentons d’organiser la riposte dans la rue contre l’austérité.

Caroline (Comité jeunes 92 nord) et Cécile (Comité jeunes Paris 8)

Marches des Fiertés 2012 :

12 mai : Angers

26 mai : Tours

2 juin : Lille , Metz, Montpellier, Nancy, Nantes

9 juin : Rennes

16 juin : Biarritz, Lyon, Nice, Strasbourg, Toulouse

23 juin : Auxerre, Caen

30 juin : Paris

7 juillet : Le Mans , Marseille

Chartres début mai et Rouen en juin