le Poing Levé – n°97 – 27 janvier 2014 – Résistons contre les menaces au droit à  l’avortement pour les femmes !

En Etat Espagnol, la nouvelle loi criminalisant le droit des femmes à avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) constitue un recul de plusieurs dizaines d’années pour les droits des femmes. Cette loi interdirait le droit à l’avortement, sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la femme. Elle vient s’ajouter à la difficulté de faire reconnaître un viol, de porter plainte et de devoir supporter toutes les conséquences physiques d’une agression sexuelle. Avec cette loi, les idéologies réactionnaires et sexistes en profite pour se faire entendre.

Pour le droit des femmes à disposer de leur corps.

Pour ramener les femmes au foyer et nous diviser, l’Etat et l’Eglise ont toujours avancé main dans la main ! On nous parle d’une prétendue irresponsabilité des femmes alors même qu’en Etat Espagnol, la contraception n’est toujours pas accessible librement et gratuitement, que l’éducation sexuelle n’existe pas à l’école en dehors de la présentation des risques de maladies sexuellement transmissibles et des lois biologiques de la reproduction et que, comme chez nous, de nombreux praticiens refusent de pratiquer les avortements dans les hôpitaux publics, culpabilisent les femmes ou même, vont jusqu’à leur mentir pour les dissuader d’avorter.

En France, Jean-Marie Le Pen ne s’y est d’ailleurs pas trompé et s’est empressé de saluer la loi en appelant toutes les femmes à assumer « leur fonction de reproduction ». A paris, le week-end dernier, près de 16 000 réacs ont ainsi défilé contre le droit à l’avortement libre gratuit avec la bénédiction du Pape François ! Le chef de l’Etat Espagnol lui-même, disait être convaincu que « la loi s’étendra en Europe ». Le combat pour le droit à l’avortement, c’est celui du droit des femmes à pouvoir disposer librement de leur corps, sans aucune tutelle des institutions publiques, religieuses ou tout simplement des hommes.

Le combat pour l’avortement est toujours d’actualité.

En Irlande et en Pologne, l’IVG est toujours interdit, tandis qu’en Lettonie, elle n’est pas remboursée.

Même en Suisse, un référendum va être organisé sur la fin du remboursement de l’IVG. En France le délai de 12 semaines de grossesse est relativement court par rapport aux 24 semaines en Grande-Bretagne ou aux 14 semaines de l’Etat Espagnol.Cela pousse malgré tout entre 4000 à 5000 femmes par an à aller avorter à l’étranger… Notamment en Espagne !

Le gouvernement Hollande se pose en grand défenseur du droit à l’avortement. Quelle hypocrisie totale ! La dégradation généralisée des services publics de la santé est renforcée par les coupes budgétaires du gouvernement Hollande. Depuis les années 2000, les politiques d’austérité ont entraîné la fermeture de 120 centres IVG en France, ainsi que la disparition des plannings familiaux. Ce sont autant d’attaques aux droits des femmes à choisir leur sexualité et leur vie. Pour gagner sur les droits des femmes, il faudra aussi combattre ce gouvernement.

Le droit à l’IVG a été obtenu grâce aux luttes de nombreuses générations de femmes contre un système capitaliste fondamentalement sexiste. Le combat féministe pour les droits des femmes et pour l’égalité a toute son actualité ainsi que la lutte contre ce système qui nous exploite et nous opprime. La solidarité avec la lutte des femmes espagnoles est nécessaire !

Toutes et tous ensemble mobilisons-nous :

- Solidarité avec la lutte des femmes espagnoles !

- Avortement et contraception libre et gratuite, même pour les mineurEs et sans condition de nationalité ou de ressources !

- Pas de fermetures de centres IVG ni d’austérité dans les services publics !

 Accès gratuit aux moyens de contraception dans les facs et les lycées !