Les manifestations du jeudi 23 mars ont de nouveau battu des records, avec 3,5 millions de personnes dans les rues d’après les syndicats, dont 500 000 jeunes ! C’est dire si l’intervention de Macron à la télé la veille n’a convaincu personne. Il y a juste annoncé que sa réforme des retraites serait appliquée pour la fin de l’année, malgré les 90 % de la population active qui y sont opposés, malgré les passages en force à l’Assemblée nationale par un 49-3 et une quasi-censure à neuf voix près. Surtout, malgré les grèves, les manifestations, les blocages de facs et de lycées, et les actions de plus en plus vives et massives qui font l’actualité sociale et politique du pays depuis plus de deux mois et qui s’exacerbent depuis deux semaines.

L’irruption de la jeunesse !

La manifestation de jeudi 23 mars a été marquée par la jeunesse, notamment lycéenne massivement mobilisée aux côtés des travailleurs et travailleuses. Jeunesse que l’on retrouve aussi sur des ronds-points, dans des assemblées ou aux portes d’entreprises en lutte, ou dans les différentes manifestations spontannées. À chaque jour voit son lot d’actions et de manifestations, déclarées ou non, exprimant la colère générale contre la réforme des retraites et au-delà contre un système d’exploitation injuste, contre un président et son gouvernement vomis de tous. Une colère qui enfle. Un pays en passe de s’enflammer.

La répression ne nous arrêtera pas !

Depuis le 49-3, Macron envoie contre les manifestations ses flics, par dizaines de milliers, harnachés et lourdement armés de gaz lacrymogène, canons à eau et matraques pour arrêter des manifestants par milliers. Les réseaux sociaux ont inondé la planète de ces images de violences policières à la française, filmées en direct !

Mais la répression, loin de faire taire la contestation, n’apparaît que comme un aveu de faiblesse de plus du gouvernement. La succès de la manifestation de jeudi, une des plus grosses depuis le début du mouvement, montre bien que personne ne compte se faire intimider, et que notre plus grande force, c’est notre nombre !

On peut gagner , on va gagner !

La force du nombre comme l’ancrage de la mobilisation peuvent défaire ce que les possédants et gouvernants nous imposent. La clé de la victoire ne se trouve pas dans un quelconque référendum qu’appellent certains, ou dans 24h de grève hebdomadaire. Ce qu’ont montré jeudi les millions de manifestants et manifestantes, et les secteurs en grève qui continuent de reconduire, c’est que le bras de fer est loin d’être terminé. C’est la colère de la rue qui nous indique qu’il va falloir travailler à renforcer ces grèves et les étendre. Pour cela il va nous falloir continuer à investir et faire grossir tous les cadres qui existent et peuvent nous permettre de donner cette direction au mouvement, les AG et commobs dans les facs ainsi que la CNE qui s’est réuni pour la 3ème fois ce week-end, les AG et comité de grève dans les boîtes ou encore les AG interpros.

La coordination nationale étudiante appelle à rejoindre toutes les initiatives de manifestations, d’actions, de blocages, de solidarité contre les réquisitions et à rejoindre les piquets de grèves des travailleur.euses, à participer massivement à la journée du jeudi 30 mars une journée de mobilisation et de manifestation jeune. Rejoignons cet appel ! Saisissons-nous de tout pour construire la grève reconductible !

Notre lutte n’est pas seulement engagée contre une réforme des retraites inique, mais contre l’ordre social capitaliste, qui exploite, oppresse, appauvrit les jeunes et les travailleurs quand d’autres accumulent de fortunes indécentes. Ce n’est pas à Macron ou aux patrons de décider, c’est à nous…et à nous de nous organiser pour le faire !