Alors que Macron patauge face à la contestation massive de la population contre son gouvernement et sa politique pro-patronale, c’est dans un déplacement à Saintes que celui-ci a détaillé le gros de sa nouvelle attaque contre les jeunes : la réforme des lycées professionnels. 

Lycées pros soumis à l’Éducation Patronale

Au menu, une volonté de “mettre les filières au service de l’économie”, comme le rappelait Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation nationale sur France Info. Ainsi, le gouvernement entend choisir les formations dispensées aux élèves en fonction des besoins en main d’œuvre des entreprises, en mettant en place dans les lycées des “bureaux des entreprises”. 

Il s’agit aussi de multiplier les heures de stages, que les élèves effectuent dès la seconde dans les entreprises. Ceux-ci sont la source de beaucoup de stress pour les élèves. Nécessaires pour passer le bac, ils mettent directement les jeunes sous la coupe des patrons qui se savent indispensables et demandent aux élèves de travailler comme des salariés normaux, sans rémunération obligatoire ou droit de grève. Nombreux sont les stagiaires qui se plaignent de stages n’ayant rien à voir avec leur formation. Ainsi, des élèves en filière coiffure peuvent se retrouver à passer le balai, au lieu de faire des coupes.

Pour faire passer la pilule, le gouvernement annonce une rémunération systématique des stages à hauteur de 50 euros par semaine en seconde, 75 euros en première et 100 euros en terminale. On est loin du SMIC, sans parler du fait que ça ne va rien coûter aux patrons, car c’est l’État qui paye, sur le dos des travailleurs déjà soumis à une violente réforme des retraites censée “faire des économies” dont 1 milliard sera utilisé pour cette réforme. Avec 671 000 lycéens en pro par an, ça en fait de la chair à patrons !

Le gouvernement tend vers l’extrême-droite

Pas étonnant qu’avec un tel avenir proposé, les jeunes se mobilisent contre le gouvernement sur le terrain de la lutte féministe, écolo ou en opposition à la réforme des retraites. La réponse de Macron et Darmanin ? Le matraque et la démagogie raciste et xénophobe, à l’image de la loi Daramanin contre les sans-papiers ou l’opération militaire à Mayotte. 

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, explique cette extrême-droitisation du gouvernement par la volonté… de faire reculer l’extrême-droite ! Dans une vidéo, il explique s’inspirer de “l’exemple danois” où les sociaux-démocrates au pouvoir “on fait reculer l’extrême-droite de 22% à 2%”. Quel programme, Le Pen n’a même plus besoin d’être élue, le “barrage républicain” s’occupe de tout !

Nous pouvons les faire reculer !

Si le gouvernement vire à droite toute, c’est parce qu’il est contesté par l’écrasante majorité des travailleurs et jeunes de ce pays. Incapable de “tourner la page des retraites” et de renvoyer les gens chez eux, il est obligé de repousser à plus tard sa loi Darmanin, sans doute faute de majorité à l’Assemblée et par crainte de la contestation. Il faut maintenir et renforcer la pression, pas chercher à négocier avec le gouvernement comme le font les directions syndicales.

La prochaine grosse journée de mobilisation appelée par les syndicats sera le 6 juin, en lien avec un projet de loi contre la réforme des retraites. Notre force ne se trouve pas à l’Assemblée, mais dans nos manifestations, grèves, la “bordélisation” et le “débordement” décrié par Macron et Darmanin. C’est pour cela qu’il ne faut pas attendre le 6 juin, mais se mobiliser dès maintenant, notamment le 11 mai dans les lycées et universités, à l’appel des organisations politiques et syndicales de jeunesse, ainsi que la Coordination Nationale Étudiante. Lycéens, étudiants, jeunes, soyons nombreux dans la rue le 11 mai !