10 ans après le mariage gay, il y en a toujours assez de cette société !

Les prides de juin 2013 célébraient la légalisation en France du mariage homosexuel, tout en dénonçant toutes les manifestations de réacs notamment religieux qui s’agrippaient à leur modèle familial traditionnel au slogan de « Un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants. ». Dix ans plus tard, l’offensive anti-LGBT continue, en France et ailleurs, portée par l’extrême droite et la droite extrême, tandis que les attaques anti-sociales du gouvernement, et l’inflation causée par le patronat continue de rogner sur les conditions de vie des plus précaires.

La manif pour tous, les réacs à l’offensive

Un an après la défaite de Sarkozy et l’arrivée du PS au pouvoir, l’UMP, ancêtre des Républicains, s’est présentée en chef de l’opposition, rangeant derrière elle catholiques intégristes, extrême droite et tout ce que le pays comptait d’homophobes. Pour la première fois, droite et extrême droite manifestaient côte à côte, contre les droits des gays et lesbiennes en expliquant qu’il valait mieux s’occuper des salaires et des emplois (rhétorique qu’on a entendu il n’y a pas si longtemps, y compris à gauche). 

L’extrême droite dans son entièreté a profité de ce moment pour se renforcer, gagner en crédit et en visibilité et recruter : ceux qui attaquaient les bars et assos gays LGBTI il y a dix ans font maintenant les services d’ordres de Le Pen et Zemmour, agressent les piquets de grève ou les cortèges étudiants, féministes. A l’internationale, l’ext-droite attise les discours anti-LGBTI, notamment aux USA où le Parti Républicain multiplie les attaques anti-Trans, en parallèle des assauts vis-à-vis des droits des femmes à disposer de leurs corps, sur fonds de panique morale. 

Pour en terminer avec les oppressions, renversons le capitalisme !

Face à cette situation, il est nécessaire de s’organiser pour se défendre, physiquement et sur le terrain des idées. Hors de question de mettre les questions LGBTI (ou plus généralement des oppressions) sous le tapi, comme le propose par exemple Ruffin, sous prétexte de ne pas “fracturer davantage la société”.

Si cette société est sexiste, raciste, anti-LGBTI, alors il faut la renverser, pas chercher des compromis qui se font sur nos vies et notre exploitation par la société capitaliste. La division violente de la société en genres est maintenue par le fonctionnement normal du capitalisme, qui lui permet de nous diviser et de nous sur-exploiter. Tout ce qui ne rentre pas dans ses cases subit la répression des institutions sociales de la bourgeoisie (famille, religion, Etat).

Heureusement, les réactions contre cette violence existent. Si les Prides existent, c’est bien pour rappeler que nous existons, et que nous sommes prêts à nous battre pour disposer de nos vies. La première Pride était une émeute. Dans la nuit du 28 juin 1969, au Stonewall Inn à New York, des manifestations spontanées et des émeutes ont eu lieu contre les raids de la police visant les bars que fréquentaient les LGBTs. Ceux-ci ont réagi en manifestant leurs revendications à une existence loin de la persécution par l’Etat et les réactionnaires.

Toutes les conquêtes des LGBTIs l’ont été de haute lutte, mais la seule manière d’obtenir l’égalité des droits réelle sera une bonne révolution et le renversement de ce système capitaliste où l’on perd nos vies à la gagner !

En écrasante majorité, les LGBTI font partie de la classe ouvrière : nous avons les moyens de renverser cette société obsolète et la réorganiser autour de nos vies et de nos besoins.