Éditorial du NPA du 20 novembre 2023

Le gouvernement continue d’instrumentaliser le conflit israélo-palestinien, voulant faire passer pour des antisémites tous ceux qui dénoncent le massacre en cours à Gaza. Mais dénoncer les crimes de guerre que sont les bombardements massifs sur les immeubles d’habitation, les hôpitaux et les camps de réfugiés, n’a rien à voir avec de l’antisémitisme. Tandis que, dans le monde entier, y compris en France, les manifestations ne désemplissent pas de semaine en semaine pour réclamer que cesse le massacre, une manifestation contre la guerre dans la bande de Gaza a réuni en Israël, à Tel-Aviv, des centaines de personnes samedi 18 novembre, rassemblant des citoyens juifs et arabes.

Netanyahou a de plus en plus de mal à faire valider le degré de barbarie utilisé contre le peuple palestinien. Ici Macron parle désormais de « soigner les enfants de Gaza ». À croire que le rejet de sa politique de soutien inconditionnel à l’État d’Israël commence à se faire sentir.

Diviser pour mieux régner… et paver la voie au RN

En nous interdisant de manifester à de nombreuses reprises, le gouvernement français s’est attaqué à nos libertés. Et maintenant, avec sa loi « Immigration », c’est à l’ensemble de notre classe sociale qu’il s’attaque. Il pointe du doigt tous ceux d’entre nous qui sont enfants d’immigrés et toutes celles et ceux, sans papiers et donc sans droits, qui font partie du monde du travail ou ne tarderont pas à en faire partie.

Toute cette surenchère raciste et écœurante ne vise qu’à tenter de diviser la population et à semer la haine. Quitte à marcher sur la tête, en témoigne l’opération de grande manifestation prétendument contre l’antisémitisme, avec la participation du Rassemblement national (RN), un parti notoirement raciste et antisémite. Macron, élu deux fois grâce au chantage au « barrage républicain » face à Le Pen, n’a vraiment aucune honte. Non seulement ce gouvernement ne constitue aucun barrage ou cordon sanitaire face à l’extrême droite, mais il lui pave la voie.

Ni antisémitisme, ni racisme d’aucune sorte

C’est d’ailleurs avec la droite et l’extrême droite qu’il compte bien faire passer sa nouvelle loi « Immigration ». Macron renoncerait certes à son projet de référendum sur l’immigration, n’ayant pas trouvé assez de soutien politique pour modifier la Constitution. Mais son ministre de l’Intérieur, Darmanin, s’affiche tous les jours avec les élus Les Républicains et RN, unis dans leur volonté de faire passer un projet de loi toujours plus xénophobe. Le Sénat a ainsi remis en cause la régularisation par le travail dans les métiers en tension, l’automaticité du droit du sol pour les enfants nés en France de parents étrangers, le regroupement familial, l’Aide médicale d’État (AME) permettant aux sans-papiers de se faire soigner… avec la bénédiction de Darmanin. Aucun médecin n’a le droit de refuser de soigner quelqu’un et, fort heureusement, des soignants ont d’ores-et-déjà fait savoir qu’ils continueront à s’occuper des migrants indépendamment de la démagogie raciste de la majorité sénatoriale et de Darmanin. Ce dernier, sur son compte X (anciennement Twitter), déroule tous les jours la liste des étrangers expulsés. Comme le fait remarquer un préfet : « Personne n’avait osé faire ça »

Face à ces nouvelles manœuvres de division, affirmons notre solidarité d’exploités, notre solidarité de classe, la seule qui nous permettra de nous mobiliser contre les attaques de ce gouvernement, contre l’exploitation au travail et contre toute la barbarie générée par le monde capitaliste, à l’image de ce qui se passe aujourd’hui à Gaza. C’est dans la rue que nous devons dire non à la loi immigration et affirmer notre solidarité avec le peuple palestinien, et cela, tant qu’il le faudra !