Macron a formé son quinze, jetons-nous dans la mêlée !

C’est donc Gabriel Attal que Macron a choisi comme porte-voix… enfin, Premier ministre. Quant au gouvernement lui-même, mépris pour les pauvres, promiscuité avec les riches et casseroles judiciaires doivent être les critères de sélection des ministres.

Les nouveaux larbins de la grande bourgeoisie

On a ainsi découvert que la nouvelle ministre de l’Éducation, Oudéa-Castéra, en a eu « marre » des « paquets d’heures non sérieusement remplacées » du public, ce pourquoi elle a mis ses enfants dans le très catholique collège Stanislas, établissement privé d’élite, aux mœurs tout à fait réactionnaires. Oudéa-Castéra n’est pas une inconnue des milieux d’affaires, puisqu’elle a été conseillère du directeur général d’Axa et a pour conjoint le président de Sanofi.

Prise de guerre de Macron-Attal sur les Républicains, Rachida Dati accède au ministère de la Culture, malgré (ou grâce à ?) une mise en examen pour « corruption passive », « recel d’abus de pouvoir » et « trafic d’influence passif ». Susceptible quand elle était au Parlement européen d’intervenir sur les questions liées à l’industrie automobile, elle a perçu 900 000 euros du groupe Renault pour de prétendus services de conseil à son PDG d’alors, Carlos Ghosn, aujourd’hui lui-même en fuite pour échapper aux poursuites judiciaires.

Tout pour les patrons

Le flic en chef Darmanin est reconduit, lui dont la loi Asile et immigration reprend le programme de Le Pen : elle criminalise les travailleurs sans papiers, leur retire des droits sociaux et, peut-être demain, l’accès aux soins médicaux. Les travailleurs sans papiers sont ceux qui œuvrent jour et nuit pour construire les stades des JO de 2024, s’occuper des personnes âgées, nettoyer les assiettes dans lesquels mangent ceux qui peuvent encore aller au restaurant. En les précarisant davantage encore, Darmanin voudrait offrir à leurs employeurs une main-d’œuvre qui n’osera pas revendiquer, ce qui ferait pression sur tous les autres. Enfin, ça, c’est ce qu’ils espèrent…

Reconduit aussi le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui après avoir distribué plus de 200 milliards au patronat pendant la crise sanitaire, prétend avoir fait de l’inflation « son premier combat ». Les prix alimentaires, depuis, ont augmenté de 20 %. Mais Macron et la bourgeoisie ne lui en veulent pas trop d’avoir « perdu » un combat… qu’il n’a jamais vraiment entamé, puisqu’il aurait fallu s’en prendre à la grande distribution, principale responsable de la hausse des prix alimentaires. Les patrons lui en veulent d’autant moins que les dividendes du CAC 40 ont atteint l’année dernière le montant record de 97,1 milliards d’euros.

Mettre le bazar dans leurs projets !

Voilà donc le nouvel état-major de la bourgeoisie ! Ou plutôt les prête-noms du véritable état-major que forment les grands patrons. Contre les uns et les autres, notre seule arme c’est notre force collective. Refusant des hausses de salaire misérables, les travailleurs du technicentre SNCF de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) ont débrayé à plusieurs centaines le 9 janvier. La veille, les urgentistes de l’hôpital de Meuran-Les Mureaux (Yvelines) s’étaient mises en grève pour exiger des embauches. Dans le Pas-de-Calais, ce sont des collectifs qui, comme le Soulèvement des eaux de France, se constituent pour pallier le manque d’à peu près tout que subit la population des villes plusieurs fois inondées. « Si Blendecques était une banque, on l’aurait déjà sauvé », pouvait-on lire sur une pancarte de la manifestation qui s’y est déroulée le 13 janvier. Mais si nous ne sommes ni banquiers ni patrons, il faudra nous sauver nous-mêmes !

Faire reculer le gouvernement et le patronat sur l’ensemble de leur politique exige un mouvement d’ensemble. Le 14 janvier, des milliers de personnes ont défilé dans toute la France contre la loi Darmanin-Le Pen et pour la régularisation de tous les sans-papiers, dont 25 000 à Paris. Il faudra être davantage encore dimanche 21 janvier, et tant qu’il le faudra !