Mise au point du NPA à propos de l’organisation autour de Philippe Poutou et Olivier Besancenot, qui se présente sur les réseaux comme le NPA « officiel » bien que ces camarades aient quitté le dernier congrès fin 2022.

Le NPA sera présent aux élections européennes pour défendre une Europe des travailleurs sans frontières ni actionnaires ! En toute indépendance des Gafam, de la FI et de l’Otan !

Le désaccord qui nous oppose à nos ex-camarades est avant tout politique. Mais ils ont choisi le 9 novembre dernier de se placer sur le terrain des pressions juridiques en obtenant de Meta et de X (ex-Twitter), par courrier d’avocat, la suspension de nos comptes sur ces réseaux sociaux. Une demande de suspension est aussi en cours contre notre site nouveaupartianticapitaliste.fr. Nos comptes TikTok NPA et NPA-Jeunes viennent d’être suspendus le 28 février par ces mêmes méthodes. Ces atteintes à notre liberté d’expression sont inacceptables. Et la suspension de l’expression d’une organisation politique obtenue grâce à la possession d’une marque commerciale est par ailleurs un précédent très problématique. Une pétition a été largement signée par des camarades de différentes organisations de la gauche et du mouvement social et syndical pour que nos réseaux soient rétablis. Nous avons négocié avec ces ex-camarades pendant plus de trois mois – alors même qu’ils continuent ce genre d’agressions à notre égard.

Faute de la moindre avancée de leur part malgré des compromis importants que nous avons proposés pour solder la séparation, nous entamons une action en justice pour obtenir le rétablissement de nos réseaux et la fin de l’attaque contre notre site. Le tribunal judiciaire de Paris autorise, en urgence, « le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à assigner à jour fixe l’association Les amis du NPA et M. Philippe Poutou à l’audience du 22 avril 2024 ». « Les Amis du NPA » étant le nouveau parti, certes mal nommé, des militants autour de Philippe Poutou et Olivier Besancenot. Ces ex-camarades, qui tentent par des moyens politiquement indignes d’affaiblir le NPA, ont quitté notre parti lors de son congrès en décembre 2022 « pour bosser avec la FI » comme le claironnait alors leur porte-parole Philippe Poutou. Chacun peut voir aujourd’hui le résultat de cette aventure, puisque la FI vient d’annoncer son refus d’une liste commune avec eux aux Européennes. Pas de poste de députés pour nos ex-camarades. Quand on remplace la lutte des classes par la lutte des places, la défense d’un programme révolutionnaire par le ralliement électoral à la gauche institutionnelle, on s’expose à des déconvenues !

Cette disparition politique totale n’empêche pas ces ex-camarades de menacer par voie de presse notre propre candidature aux Européennes. Une de leurs porte-paroles, Christine Poupin, a ainsi déclaré à l’AFP : « C’est une liste qui ne peut pas se prévaloir du NPA, de son logo et de ses porte-paroles. » Nous laissons volontiers leurs porte-paroles aux ex-camarades. Mais le NPA sera bien présent aux élections européennes, avec une liste de travailleuses et de travailleurs, conduite par un collectif de porte-paroles dont Selma Labib, conductrice de bus, Gaël Quirante, militant syndical à La Poste, Armelle Pertus, professeure des écoles, et Damien Scali, cheminot, dans le cadre d’un pôle des révolutionnaires.

Nous favorisons l’unité la plus large entre organisations dans les luttes, mais nous maintenons notre indépendance politique sur le programme, donc notamment à l’occasion des élections. La FI plaide pour un introuvable capitalisme à visage humain, nous voulons le renverser.

Le prétexte politique de la rupture entre la FI et nos ex-camarades indique la confusion politique de cette gauche qui se dit radicale. La FI prétend que l’élargissement de l’UE à l’Ukraine « menacerait nos droits sociaux, notre industrie et notre agriculture. » Ce chauvinisme est à l’opposé de nos convictions internationalistes. Ce n’est pas l’Ukraine ni aucun autre peuple d’Europe qui menace les « droits sociaux », mais le capitalisme, les grands actionnaires qui viennent encore cette année d’empocher des profits record !
Nos ex-camarades se prononcent pour l’adhésion de l’Ukraine à l’UE afin de répondre à « la demande des courants progressistes ukrainiens qui cherchent des points d’appuis dans la guerre contre Poutine. » Tant qu’à faire, pourquoi ne pas réclamer directement l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan ? Ces ex-camarades ont signé un appel intitulé « Ensemble 24 février » en compagnie du PS et de son candidat aux Européennes, Raphaël Glucksmann, pour quémander aux impérialismes occidentaux plus d’armes pour l’Ukraine. On croit rêver ! Pour les internationalistes anticapitalistes que nous sommes, la condamnation de l’invasion russe, motivée par les appétits impérialistes de Poutine, ne signifie certainement pas rejoindre le camp de l’impérialisme occidental et de l’Otan. La position du NPA, à l’opposé de ce ralliement honteux, est sur notre site sous forme d’un éditorial, d’une réaction à la prétention de Macron d’envoyer des troupes au sol et d’un dossier plus développé : Troupes russes hors d’Ukraine ! Droit du peuple ukrainien à disposer de lui-même ! Halte aux puissances impérialistes de l’Otan qui transforment en dollars le sang des travailleurs et des peuples !